Par Cheikh Seck NDONG
L’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), en partenariat avec le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), a organisé le 25 juin 2021, un forum participatif portant sur les stratégies d’amélioration des droits fonciers des femmes. A travers le projet Recherche-Action, il s’agit pour le Directeur exécutif, Dr Cheikh Oumar Bâ, et ses collaborateurs d’inciter la participation effective de ces dernières à la gouvernance foncière, au Sénégal voire en Afrique.
Vidéo et images: Mohamed FICOU
La rencontre a été axée sur le thème « Des évidences à l’action : Stratégies et outils pour une gouvernance foncière inclusive et un accès sécurisé des femmes à la terre au Sénégal ». Ce qui fait dire à Ciré Lô, Directeur de Cabinet du ministère de la Femme de la Famille et du Genre que les inégalités d’accès au foncier entre homme/femme sont là, existantes et persistantes. Face à cette situation, il invite les femmes à s’appuyer sur plusieurs leviers pour inverser la tendance. Parmi ces leviers, M. Lô a indiqué la formation et la sensibilisation de ces dernières sur leurs droits.
Sur la base des résultats de la recherche, des solutions, sous forme de stratégies et d’outils, ont été testées afin de promouvoir une gouvernance plus inclusive et sensible au genre et d’améliorer l’accès sécurisé des femmes à la terre. Il faut noter Ipar a bénéficié d’un appui technique et financier du Centre de recherche pour le développement international (Crdi) du Canada pour la mise en œuvre du projet recherche action dans le but de contribuer à l’amélioration des droits fonciers des femmes et la promotion d’une gouvernance foncière plus inclusive au Sénégal.
A travers l’approche de la recherche-action l’Ipar et le Cncr se proposent d’évaluer des initiatives déjà mises en œuvre dans différentes zones agro-écologiques du Sénégal dans le but de documenter leurs incidences, capitaliser, mettre à échelle et répliquer les bonnes pratiques l’amélioration des droits fonciers des femmes et leur participation effective et transformative aux instances de décisions.
Mis en œuvre dans trois zones agro-écologiques que sont le Bassin arachidier, les Niayes et Vallée du Fleuve Sénégal, ce projet s’est attelé à évaluer des initiatives mises en œuvre dans ces zones cibles dans le but d’identifier des bonnes pratiques pour les capitaliser et d’analyser les conditions de réplicabilité et leur mise à l’échelle.
Ainsi, la présidente du Collège des femmes du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) attribue cette situation à plusieurs facteurs dont l’accaparement des terres. Halima Tioussou estime que l’insécurité foncière des femmes est toujours persistante et aggravée. Elle a fait état de beaucoup de pression exercée sur le foncier à cause de plusieurs facteurs comme les conflits, la démographie, l’accaparement des terres et le mode de gouvernance. Mme Tioussou a réaffirmé que des marges de progression» restent à faire pour mettre un terme à la fracture foncière qui est en défaveur des femmes.
A quelques exceptions près, elle a souligné que la problématique de l’accès des femmes au foncier est la même dans tous les 13 pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo) membres du Roppa. Des représentantes du Togo et du Niger ont pris part au forum national sur les droits fonciers des femmes au Sénégal.