L’Initiative pour l’Adaptation en Afrique (AAI), en collaboration ses partenaires techniques et financiers à savoir l’Union Européenne, Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) et la Fondation de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA), a organisé un atelier de lancement du Programme d’Incubateur de Projets d’Adaptation pour l’Afrique (APIA), du 3 au 5 juillet 2024 à l’Hôtel Tour Hassan Palace, à Rabat, capitale du Royaume du Maroc.
Photo 1 : Photo de famille des participants au Forum
Dans un contexte où les pays africains sont disproportionnellement touchés par le changement climatique alors qu’ils figurent parmi les moins émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, l’Incubateur de Projets d’Adaptation pour l’Afrique (APIA) est un programme novateur promu par l’Initiative AAI pour répondre aux défis et enjeux auxquels font face les entités accréditées d’accès direct national et régional (DAE) du Fonds Vert pour le Climat (GCF) et aux entités nationales et régionales de mise en œuvre (NIE/RIE) du Fonds d’Adaptation pour l’accès au financement de l’adaptation à grande échelle. Financé par l’Union Européenne pour une durée de 3 ans (2024-2026), le Programme vise à améliorer et à accroître les flux de financement de l’adaptation provenant des fonds climatiques multilatéraux vers l’Afrique en fournissant de l’assistance technique aux DAE et aux NIE/RIE pour le développement de projets/programmes d’adaptation bien structurés et bancables.
Photo 2 : Ambassadeur Ali Daud Mohamed, Président du Groupe des Négociateurs Africains (AGN) et Envoyé Spécial du Président du Kenya, Coordinateur du Comité des Chefs d’Etat et de Gouvernement Africains sur le Changement Climatique (CAHOSCC).
L’atelier de lancement du Programme APIA a réuni les points focaux des Autorités Nationales Désignées (AND) du GCF et du Fonds d’Adaptation, des DAE, du GCF, ainsi que des personnes ressources experts en finance climat et en adaptation sur le continent, soit environ soixante participants issus de 25 pays africains. Cet évènement a également enregistré la présence notable du Président du Groupe des Négociateurs Africains (AGN) et Envoyé Spécial du Président du Kenya, Coordinateur du Comité des Chefs d’Etat et de Gouvernement Africains sur le Changement Climatique (CAHOSCC), Son Excellence, l’Ambassadeur Ali D. Mohamed.
L’ouverture de l’atelier de lancement du Programme, modérée par M. Jeremiah Sokan, Point Focal Opérationnel de l’AND du GCF du Libéria, a été marquée par les allocutions de M. Riad Balaghi, Directeur des projets à la Fondation de l’Initiative AAA, M. Samuel T. Partey, Spécialiste en adaptation au GCF et de l’Ambassadeur Seyni Nafo, Coordonnateur de l’Unité de Soutien Technique de AAI (AAI-TSU).
Photo 3 : De la droite vers la gauche (M. Samuel T. PARTEY, Représentant du GCF ; Mme Sandra FREITAS, CEO de Sustainable Solutions for Africa ; Amb. Seyni NAFO, Coordinateur AAI-TSU ; Hon. Jeremiah SOKAN, Point Focal Opérationnel AND Liberia ; et M. Riad BALAGHI, Directeur Projets de la Fondation Initiative AAA)
- Riad Balaghi a souhaité la bienvenue au Maroc aux parties prenantes et a salué la collaboration ainsi que les synergies développées entre les deux initiatives africaines pour l’adaptation, AAI et l’Initiative AAA. Il a également rappelé l’importance des défis auxquels fait face l’Afrique en matière d’adaptation et a souligné la constance de l’Initiative AAA dans ses actions depuis son lancement en 2016 afin de faciliter l’accès à la finance climatique, favoriser la mise en œuvre de projets concrets pour l’adaptation de l’agriculture africaine et appuyer d’autres initiatives comme AAI. M. Balaghi a précisé que le programme APIA pourrait conduire à développer un modèle de communauté de pratique sur la finance climat entre les DAE et les NIE/RIE qui permettra de mieux comprendre les difficultés d’accès aux fonds climat afin d’y apporter les meilleures réponses.
De son côté, M. Samuel T. Partey, qui est le représentant du GCF à l’atelier, a informé que l’ambition du GCF est de doubler le nombre des DAE ayant obtenu des financements du GCF, comme inscrit dans le Plan Stratégique 2024-2027. Il a également affirmé la volonté du GCF de soutenir les DAE, soulignant que le Fonds travaille sur l’accélération de l’accréditation de toutes les entités candidates.
L’Ambassadeur Seyni Nafo a quant à lui déclaré que le changement climatique n’est plus seulement un problème environnemental, mais un enjeu macro-économique, sécuritaire, diplomatique et géopolitique d’envergure. Il a souligné la disparité importante entre les ressources financières disponibles et les besoins urgents décrits dans les politiques climatiques nationales. De plus, 80% de ces fonds ont été mobilisés par des entités non africaines. Face à ces constats, “Nous devons changer de paradigme”, a-t-il déclaré, affirmant que l’enjeu du changement climatique en Afrique nécessite la mobilisation des africains pour parvenir à une résolution. C’est pour cela que le Programme APIA servira en outre à réunir les DAE et les entités non accréditées, qui sont actuellement à différents niveaux de leur processus d’accréditation, pour un échange d’expériences africaines et un moyen d’apprendre ensemble pour progresser.
Les 3 journées de l’atelier ont consisté en des sessions plénières et interactives, des travaux de groupe, des tables rondes ainsi que des opportunités de réseautage, afin de faciliter les discussions entre les parties prenantes sur les opportunités de collaboration et les mécanismes de soutien pour le Programme APIA, d’identifier les domaines clés de coopération et de synergie et d’établir un cadre de collaboration permanente entre les acteurs impliqués dans le Programme APIA.
Le Coordonnateur du Programme APIA, M. Koffi Koumassi, a présenté le Programme en donnant un aperçu clair des objectifs, des activités, des résultats attendus, des indicateurs clés de performance, ainsi que les approches et modalités de collaboration entre AAI et les entités accréditées cibles.
Photo 4 : M. Koffi A. KOUMASSI, Coordonnateur du Programme APIA
L’approche principale de mise en œuvre du Programme APIA repose sur la fourniture d’une assistance technique aux DAE et aux NIE/RIE afin de renforcer leurs capacités techniques et institutionnelles et de les accompagner dans les processus d’élaboration de projets et programmes sur une période de trois ans. Pour ce faire, l’Initiative Africaine pour l’Adaptation (AAI) a recruté Sustainable Solutions For Africa (SSA), une ONG spécialisée dans le domaine des changements climatiques, en particulier dans la mobilisation des financements climatiques. Au cours de l’atelier, Mme Sandra Freitas, PDG de l’ONG Sustainable Solutions for Africa (SSA), a présenté en détail les prochaines étapes pour la mise en œuvre concrète du Programme APIA, avec un accent sur l’approche méthodologique de fourniture de l’assistance technique aux DAE et aux NIE/RIE.
Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), représenté par M. François Yatta, Directeur des opérations et de l’assistance technique, M. Mohammed Nbou, Conseiller spécial pour le climat, la biodiversité et les systèmes alimentaires, et Mme Rahmatouca Sow, Conseillère en politique et relations internationales, a participé avec intérêt à cet atelier lors duquel il a été reconnu que l’adaptation de l’Afrique aux impacts des changements climatiques est avant tout locale, car les besoins sont spécifiques à chaque territoire et les communautés sont toujours placées aux cœur des préoccupations climatiques. Dans ce contexte, CGLU Afrique, qui est le partenaire d’implémentation du Fonds Vert pour le Climat, peut être une porte d’entrée régionale pour les gouvernements locaux et infranationaux du continent afin qu’ils puissent accéder à la finance climatique.
Photo 5 : M. François YATTA, Directeur des Opérations et de l’Assistance Technique à CGLU Afrique
La deuxième journée de l’atelier inaugural a été marquée par la signature d’un mémorandum d’entente (MoU) entre l’Initiative d’Adaptation pour l’Afrique (AAI) et la Banque Agricole du Niger (BAGRI), une entité nationale de mise en œuvre du Fonds d’Adaptation. Ce MoU vise à formaliser le partenariat entre les deux entités pour le déploiement de l’assistance technique du Programme APIA. L’ensemble des entités accréditées au GCF et au Fonds d’Adaptation ciblées sont invitées à emboîter le pas à la BAGRI, d’autant plus que la signature du MoU est la condition à remplir pour bénéficier de l’assistance technique du Programme APIA.
Photo 6 : Signature du Mémorandum d’Entente (MoU) entre AAI (représentée par l’Amb. Seyni NAFO, Coordinateur AAI-TSU, à gauche) et la Banque Agricole du Niger (représentée par son Directeur Général, M. Mahamane Amadou MAIGA, à droite)
La clôture de l’atelier a été marquée par une cérémonie de lancement officiel du Programme d’Incubateur de Projets d’Adaptation pour l’Afrique (APIA) par le Coordonnateur du AAI-TSU, l’Ambassadeur Seyni Nafo, et la Directrice Générale de la Fondation de l’Initiative AAA, Mme Ghita El Ghorfi.
“C’est avec une profonde gratitude, nourrie par les rapports détaillés et les retours enthousiastes, que nous clôturons ces 3 journées d’atelier coordonné par AAI, en collaboration avec la Fondation de l’Initiative AAA, sans oublier nos partenaires CGLU Afrique, l’Union Européenne, et notre partenaire technique, Sustainable Solutions for Africa (SSA). Ce Programme qui nous rassemble n’est pas simplement un projet, c’est une vision partagée pour l’avenir de l’Afrique avec un objectif clair : développer des projets d’adaptation concrets et clé en main, prêts à attirer les investissements nécessaires pour transformer notre continent. C’est l’incarnation concrète de nos priorités, une opportunité unique de former des partenariats efficaces, concevoir des cadres de suivi cohérents, et mobiliser des financements climatiques à la hauteur de nos défis”, a déclaré Mme Ghita El Ghorfi. Elle a ajouté que l’adaptation de l’Afrique au changement climatique n’est pas qu’un défi technico-financier, comme l’ont souligné les ministres africains, c’est un impératif moral, une question de survie pour des millions de personnes et une opportunité de redéfinir le continent. Elle a ainsi invité les parties prenantes à garder à l’esprit l’urgence de leur mission et l’immense potentiel de leur collaboration.
Photo 7 : Symbolisation du lancement officiel du Programme APIA (à gauche Amb. Seyni NAFO, Coordinateur AAI-TSU ; et à droite Mme Ghita EL GHORFI, Directrice Générale de la Fondation Initiative AAA)
De son côté, le Coordonnateur du AAI-TSU, l’Ambassadeur Seyni Nafo, a remercié toutes les parties prenantes venues de plus de 20 pays africains, à l’occasion de l’atelier de lancement du Programme APIA, pour leur confiance. Il a affirmé que bien que les besoins des pays africains soient plus importants que le soutien mobilisé jusque-là, un sentiment d’unité et des avancées ont été réalisées après une décennie de travail. “Nous devons relever le défi de la mobilisation des financements climat, c’est pourquoi nous avons élaboré un programme axé sur cet aspect. Les africains ont l’expertise et les institutions nécessaires pour résoudre leurs propres problèmes en collaboration. Nous devons mobiliser cette expertise pour réaliser, ensemble, le changement dont notre continent a besoin. Nous nous engageons à vous soutenir dans vos efforts considérables, et à plaider en faveur d’une augmentation des ressources pour l’Afrique”, a-t-il conclu.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : Lbensmain@uclga.org / +212641884326 – Département Communication de CGLU Afrique
A propos de l’Initiative IAA
L’Initiative pour l’Adaptation en Afrique (IAA) est lancée par les chefs d’État africains lors de la COP21 tenue à Paris en 2015. Elle est le résultat du mandat donné par le 25ème sommet de l’Union africaine à la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), en collaboration avec le Groupe Africain des Négociateurs (AGN), afin de répondre aux défis croissants posés par le changement climatique en renforçant le soutien à l’Afrique en matière d’adaptation. IAA est la principale initiative en matière d’adaptation aux changements climatiques pour l’Afrique, menée par l’Afrique et fortement ancrée dans les institutions africaines. Son objectif général est de renforcer les mesures concrètes d’adaptation et de remédier aux pertes et dommages sur le continent dans le cadre de la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN), de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et des objectifs de développement durable (ODD). La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement Africains sur le Changement Climatique (CAHOSCC) et la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement (CMAE) assurent la direction politique de IAA. www.africaadaptationinitiative.org
A propos de l’Initiative AAA
L’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) est lancée en amont de la COP22 tenue au Maroc en 2016. C’est une réponse importante au changement climatique et à l’insécurité alimentaire. L’objectif de l’Initiative AAA est de réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture face aux impacts des changements climatiques, en plaçant l’adaptation de l’agriculture africaine au cœur des débats et négociations climatiques afin de faire converger une part substantielle des financements climatiques vers le continent. Sa mission est de contribuer au déploiement de projets agricoles spécifiques pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et le renforcement des capacités et des solutions de financement. Sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, l’Initiative AAA est gérée depuis janvier 2019, par une Fondation dédiée ayant pour mandat de mettre en œuvre les objectifs fixés, mais aussi de fournir une assistance, du conseil, un renforcement des capacités et un soutien technique aux décideurs, aux institutions locales, aux porteurs de projets et aux agriculteurs en Afrique. www.aaainitiative.org
A propos de CGLU Afrique
Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique est l’organisation faîtière des collectivités territoriales d’Afrique. Elle a été fondée en 2005 dans la ville de Tshwane, en Afrique du Sud, à la suite de l’unification de trois groupes continentaux de gouvernements locaux, à savoir l’Union africaine des autorités locales (AULA) ; l’Union des Villes Africaines (UVA); et la section Afrique de l’União das Cidades e Capitais Lusófonas Africana, Americana y Asiatica (UCCLA). CGLU Afrique regroupe les 51 associations nationales de gouvernements locaux et régionaux opérant en Afrique ainsi que 2000 villes et territoires de plus de 100 000 habitants adhérents directs. A travers ses membres, CGLU Afrique représente plus de 350 millions de citoyens africains. Membre fondateur de l’organisation mondiale CGLU, elle en est la section régionale pour l’Afrique. CGLU Afrique vise à promouvoir la gouvernance décentralisée, renforcer les capacités des gouvernements locaux et plaider en faveur des intérêts des villes et autorités locales africaines. L’organisation œuvre en faveur du développement urbain durable, de l’amélioration de la prestation de services locaux et de l’autonomisation des communautés locales. Le Secrétariat Général de l’organisation est établi à Rabat, capitale du Royaume du Maroc, où CGLU Afrique jouit du statut diplomatique en tant qu’organisation internationale panafricaine. www.uclga.org