Par Sokhna Mbacké Kane, sokhna@afrikbreakingnews.com
« Une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraye même les bombes atomiques » disait Thomas Sankara. Il semble que des jeunes ont décidé de se servir de cette « puissance » en entrant résolument en politique, et pas pour des broutilles. Ils ont décidé de se lancer à l’assaut des stations présidentielles. Une révolution ?
En Afrique, en plus de la pandémie de la COVID-19 qui entraine les Etats vers une récession jamais égalée, 2020 restera dans les esprits et dans l’histoire comme l’année où des jeunes inconnus au bataillon des partis politiques traditionnels, ont décidé de se lancer dans la course à la présidence de leurs pays respectifs. Leur objectif est le même : déboulonner les « vieux baobabs ». Ces derniers doivent céder la place à la jeune génération, au nom du sacro-saint principe du renouvellement générationnel cher à certains théoriciens de la science politique. Ils ont en commun l’ambition de faire face à ceux qui, une fois au pouvoir ne défendent que leurs propres intérêts ou ceux de puissances étrangères.
Au Niger et en Côte d’Ivoire, ils ont pour noms, respectivement, Salim Zanguina et Carine Baldi.
Ils sont nombreux les motifs ayant déclenché leurs motivations à briguer la magistrature suprême.
Au pouvoir depuis trop longtemps à leurs yeux, ceux qui font la politique (au pouvoir comme dans l’opposition) en Afrique ne sont jamais arrivés à satisfaire les aspirations légitimes des peuples. A la place, ils ont régulièrement proposé des solutions non durables, voire de saupoudrage : des infrastructures d’apparât, des aides ponctuelles, …perchés sur des “fauteuils présidentiels“ dignes des plus grands royaumes connus dans le passé glorieux du continent. Les questions liées à la sécurité et à l’autosuffisance alimentaire, à la souveraineté sanitaire, à une éducation de qualité, aux infrastructures de développement, au développement agricole, au travail des jeunes, etc. restent encore au cœur des préoccupations, sans proposition de solutions viables et durables.
Avec une démocratisation qui s’impose de plus en plus dans les Etats africains, de nouveaux acteurs émergent dans la scène politique. On voit arriver une jeunesse politique qui décide de participer aux processus électoraux, en dehors des chapelles politiques traditionnelles.
C’est le cas de Salim Zanguina, au Niger, candidat à l’élection municipale et présidentielle. Il a fait un « discours à la Nation » le jour du 60ème anniversaire de l’accession de ce pays à l’indépendance, célébré le 3 août 2020. Ce jeune de 38 ans a lancé un vibrant « Appel citoyen » aux Nigériens de tous bords, plus particulièrement aux jeunes et aux femmes, à participer au développement du Niger en étant plus présents dans l’espace politique. « Sonnons la mobilisation de la nouvelle génération », a-t-il clamé.
Son alter ego en Côte d’ivoire est la lauréate du concours Miss Côte d’Ivoire en 2016.
Carine Baldi est la seule femme candidate à la succession du Président Alassane Ouattara. Elle dirige un parti politique du nom de Nichin. Dans la même lancée que Salim Zanguina, son ambition déclarée est de mener son pays vers le développement économique et social espéré depuis l’indépendance par le peuple ivoirien. Elle compte parallèlement prouver la capacité de la femme africaine à être la solution pour une meilleure gestion des affaires.
Au Sénégal, Souleymane Ndiaye, secrétaire général national du parti politique Synergie pour le développement (S2D) ‘’Yonou Naatangué’’, est dans le même sillage. Nous lui consacrerons un autre article.