Synthèse: Cheikh Seck NDONG
Compte tenu du rôle important du secteur privé africain dans le marché de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un Forum sur la mobilité des Opérateurs économiques (OPE) s’est tenu, le jeudi 09 mars 2023, à Dakar. Il a est relayé virtuellement afin de permettre à toutes les parties prenantes Ouest-Africaines de se connecter et de prendre part aux échanges. Ce forum a été initié en marge de la quatrième édition de la Foire internationale des produits africains (FIPA 4) et a été organisé par le Groupe AACICI-IAPC à l’attention du secteur privé et en particulier des Micros, petites et moyennes entreprises (MPMEs).
Vidéo et images: Mohamed FICOU
Le Forum portant sur le thème «La mobilité des opérateurs économiques à l’épreuve de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) enjeux, perspectives et opportunités» vise à permettre aux parties prenantes de tirer pleinement avantage des opportunités économiques offertes par le grand marché unique africain. La Commission de la CEDEAO et le Secrétariat général de la ZLECAf ont également été invités à prendre part au Forum.
Il y avait également les représentants des pays invités à la quatrième édition de la Foire internationale des produits africains (FIPA 4) que sont le Royaume du Maroc (d’honneur) et la République Démocratique du Congo (de marque).
Nouvel élan apporté à l’intégration africaine
Dans son intervention, Dr Fallou Samb a rassuré soutenant que la ZLECAf va devenir, à terme, le marché commun le plus grand de toute l’histoire du commerce international, depuis le GATT et l’OMC. Cela, en réunissant les cinquante-cinq (55) pays africains en un seul marché et en procurant toute une série d’avantages en termes de développement socioéconomique en favorisant la création d’échanges, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté.
Place et du rôle du secteur prive africain
Ainsi, indique le Directeur Exécutif, la ZLECAf sera une rampe de lancement pour les MPMEs, un «terrain d’apprentissage» avant d’affronter les «plus grands»; mais également, ces entités vont trouver une opportunité plus «facile» de s’insérer dans les chaines de valeur régionales et mondiales. Pour Dr Samb, la ZLECAf est l’occasion pour les MPMEs d’améliorer leur compétitivité, d’accroître leur gamme de produits à destination des consommateurs du continent africain avec une plus forte valeur ajoutée, d’innover dans la transformation, de sécuriser leur chiffre d’affaires et bien évidemment, de créer des emplois et de nouveaux emplois dans des secteurs à fort potentiel de développement.
Les attentes des femmes et de la jeunesse
La ZLECAf s’insère dans une politique globale et harmonieuse, déclinée à travers l’Agenda 2063 de l’Afrique. Il s’agira de leur reconnaitre cette place, souligne Pr Fallou Samb, de mieux les utiliser et de procéder aux arbitrages et allocations de ressources nécessaires à la promotion des Femmes et des Jeunes d’Afrique. Ce qui en ferait, grâce au commerce au sein du marché commun, de puissants moyens de génération et de multiplication de valeur ajoutée, donc de richesse au profit de la Nation. «Celle-ci ne pourrait et ne saurait nullement se situer en dehors des MPMEs, des Femmes, des Jeunes !», a relevé le Directeur Exécutif.
Les partenariats pour faciliter la mise en œuvre de la ZLECAf
Outre les institutions africaines qui font un travail considérable pour concrétiser la ZLECAf, Dr Samb a réaffirmé que plusieurs partenaires au développement joignent également leurs efforts à celles de l’Afrique pour appuyer le chantier de l’intégration régionale par le biais du commerce.
«La Déclaration de Dakar»; par El hadj Mass Diongue
Le Centre du commerce international (ITC), Point focal du Système des Nations Unies pour la promotion du secteur privé et la connexion des MPMEs aux opportunités de marchés, en particulier dans les pays en développement et dans les pays les moins avancés (PMA), fournit une assistance technique liée au commerce, multiforme. Le rédacteur de la déclaration, El hadj Mass Diongue, a mentionné notamment; la mise en place d’un Observatoire continental du commerce pour mieux capter, mesurer et suivre le commerce intra-africain et un outil en ligne pour les négociations; le programme d’autonomisation économique des femmes, un appui aux organisations professionnelles féminines; un programme de formation à l’exportation pour les MPMEs axé sur la ZLECAf en partenariat avec la Banque africaine d’import-export (AFREXIMBANK) ; une initiative sur le E-commerce via «The Africa Market Place».
Sous le bénéfice de ce contexte positif et prometteur, de ce «cercle vertueux» déjà en mouvement, indique M. Diongue, le Forum des OPE, à travers cette« Déclaration de Dakar», promeut les actions suivantes et invite à redoubler d’efforts et de réussir ce « pari audacieux » du marché commun africain.
Les Partenaires de l’Afrique, en particulier les acteurs de la ZLECAf, sont invités à la mobilisation accrue des efforts en ce sens, en particulier : (i) les gouvernements ; (ii) le secteur privé ; (iii) les partenaires techniques et financiers ; (iv) les banques et établissements de crédit ; (v) les institutions d’appui au commerce et au secteur privé ; (vi) les Femmes et les Jeunes ; (vii) les institutions du monde académique et des organismes spécialisés dans la fourniture d’une assistance technique liée au commerce (ATLC).
A travers la déclaration de Dakar, produite par El hadj Mass Diongue, les recommandations suivantes ont été identifiées lors de ce Forum des OPE comme « étant au cœur » de l’action de mobilité des OPE, de la promotion, de la résilience des MPMEs, donc des Femmes et des Jeunes.
Il s’agit notamment, de faciliter le réseautage entre opérateurs économiques qui se rencontrent lors des sessions de la FIPA ; booster le commerce inter-états au sein de la ZLECAf à travers des initiatives telles la FIPA ; surpasser nos limites et rendre possible la coopération entre les opérateurs économiques ; mettre en œuvre des initiatives telles que la mise en place de projet de compostage afin de faire profiter des ressources maritimes en Afrique; lever les obstacles et autres entraves qui rendent difficile le commerce en Afrique; permettre aux femmes et aux jeunes africains entrepreneurs d’occuper une place de choix dans le commerce en Afrique par la mise œuvre de politiques d’accompagnement pointues pour faire développer leur entreprise ; se baser sur des statistiques fiables, actuelles et actualisées auxquelles les décideurs peuvent s’appuyer pour leur prise de décision; faire coopérer les organismes en charge de la normalisation et de la conformité des produits à travers des tests de conformité pour la mise sur le marché africain des produits répondant aux normes SPS, pour surpasser les OTC qui les freinent dans les corridors; renforcer la communication pour une mise en œuvre et une appropriation collective de la ZLECAf. Sur ce, les OPE se sont donnés rendez-vous l’année prochaine pour une autre FIPA et pour la 2ème édition de ce Grand forum.