Marketing du sport: Koffi Daniel sur les repères indispensables à la compréhension des démarches et enjeux

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Par Cheikh Seck NDONG

En marge d’une session de formation et de renforcement des capacités des agents administratifs des fédérations sportives tenue à l’Institut de formation aux métiers des sports (Ifm Sports), Pleth-Suka Koffi Daniel Elvis, l’expert en Marketing a mis à la disposition des apprenants les principaux concepts et outils du marketing appliqué au domaine du sport.  Sous un angle pratique, il les a permis d’acquérir les repères indispensables à la compréhension des démarches et enjeux des annonceurs, des sponsors, des agences spécialisées et des autres acteurs (institutionnels ou économiques) du secteur.

Après une rigoureuse sélection des candidats à cette session, la direction de la Formation du ministère des Sports a retenu soixante-six (66)  agents de sept (7) fédérations sportives et deux (2) groupements sportifs. Parmi d’autres experts, Pleth-Suka Koffi Daniel Elvis de nationalité togolaise expert en matière de marketing et de sponsoring a abordé la thématique portant sur l’importance du marketing dans les sports pour aider, après échanges, les fédéraux qui sont aussi expérimentés. Ce module va permettre de saisir l’opportunité qu’offre le marketing pour booster leurs ressources et leur image… Installé au Sénégal depuis quelque temps, l’expert en Marketing, Pleth-Suka Koffi Daniel Elvis, d’origine togolaise, a partagé son expérience sur les techniques relatives au marketing dans le cadre d’une formation.

Pouvez-vous revenir sur cette formation que vous aviez eu à animer récemment à l’intention des dirigeants de fédérations au Sénégal ?

De façon précise, on a parlé de marketing du sport le vendredi 10 mars 2023 à l’Institut de formation aux métiers des sports (Ifm Sports). D’abord nous avons fait une petite enquête de façon globale sur le sport sénégalais, mais on s’est rendu compte, hormis les problèmes politiques liés au développement du sport, il y a également un problème relatif au financement. Et qui dit financement dans le sport dit financement public, ou privé. Et, on sait tous que la capacité de l’Etat est limitée. La plupart des clubs pour se développer doivent se tourner vers le financement privé à savoir le sponsoring pour ne pas dire parrainage. Je pense que cette formation était très importante pour eux. Déjà le marketing c’est un métier, ça s’apprend. Il y a des démarches intrinsèques. Pour chercher un sponsor, il ne s’agit pas de faire un dossier et d’aller le déposer. Non, il y a une démarche derrière, il y a une méthodologie à suivre avant de faire le dossier et d’entrer en contact avec l’entreprise. Je pense que cette formation a été une occasion pour les fédérations sportives de pouvoir comprendre la démarche à suivre pour pouvoir obtenir des sponsors.

Concrètement quel bilan tirez-vous de cette formation ?

Nous avons formé une soixantaine de personnes issues des différentes fédérations sportives. Cette session de formation s’est tenue en une journée. Il faut rappeler que la session de formation a été appuyée par le ministère des Sports, à traver la Directrice de la Formation et du Développement Sportif (DFDS). Ce qui permis à Mme Marième Kane Diallo d’intervenir, à l’ouverture et à la cloture, pour faire part, entre autres points évoqués, de la disponibilité de leur département ministériel à accompagner les fédérations et même les individus disposés à entreprendre notamment dans le domaine des sports.

Aussi, au nom du Déclarant- Responsable de l’Ifm Sports, M. Mbagnick Ndiaye, et de la Directrice générale, Mme Coura Ndiaye, le directeur pédagogique, M. Alpha Sylla, a salué le partenariat avec le ministère des Sports qui a appuyé cette formation tant attendu par les acteurs du secteur… Puisque vous êtes sans savoir que cette formation n’est pas faite pour la laisser dans le vide. Il y a un accompagnement qui est prévu et pendant lequel nous sommes disponibles à les accompagner dans tous les projets. Ce qui prouve la volonté de mettre en œuvre ce qu’ils ont appris. Au niveau de l’Ifm Sports, j’ai dispensé des cours sur la méthodologie de travail. Pour obtenir un sponsor, on n’a pas besoin aujourd’hui de travailler pendant neuf mois. Il y a une méthodologie qui fonctionne très bien. C’est cette méthodologie qui a été condensée au maximum et qui leur a été donnée. Ils ont le nécessaire pour commencer quelque chose de palpable.

Qu’est-ce qui explique le fait que les fédérations sénégalaises peinent à trouver des sponsors après votre diagnostic ?

Je peux le situer cette contrainte à plusieurs niveaux. D’abord, quand on parle de l’administration, on parle de l’instance de gestion des fédérations ou clubs qui, à mon avis, ne sont pas à 100% structurés. Vous n’êtes pas sans savoir que les entreprises aujourd’hui que ce soit dans le cadre du marketing, du partenariat, sont très exigeantes. Et de par le passé, selles ont eu de très mauvaises expériences; ce qui explique leur exigence. Il y a des entreprises qui ont financé des clubs et qui finalement n’ont pas eu de retour sur investissement ni de compte rendu où on essaie d’évaluer la saison; à savoir ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait. Quels sont les financements qui ont été consentis ? Comment ça a été géré ? C’est ce qui fait que les entreprises aujourd’hui sont réticentes vis-à-vis des clubs qui ne sont pas structurés.

Partenariat et marketing sont quelques leviers parmi tant d’autres. Parce que normalement le sport tel qu’il est présenté en Afrique vit de la vente de ses joueurs. Cela fait partie des axes sur lesquels le sport, le football par exemple, peut s’appuyer pour pouvoir se développer.  Maintenant, il revient à ce que tout soit structuré, que ça soit géré pour qu’il y ait des retombées financières qui puissent être redistribuées aux clubs. La vente d’un joueur qui évolue dans un club ne peut profiter seulement au président. C’est un capital dont une partie doit être réinvesti dans le club. C’est révolu de voir un club vivre de la poche de son président. Ce modèle ne pourra vivre dans le 21ème siècle. C’est donc le moment pour ces clubs de formaliser leurs activités pour qu’ils comprennent que la vie du club ne doit dépendre que du président. On va donc continuer à travailler pour pouvoir créer des opportunités pour les fédérations et clubs.

A votre avis, quelles sont les disciplines en priorité qui pourront bénéficier de cette formation ?

Oui évidemment le football c’est le sport roi. J’ai choisi le basket parce que je fus un basketteur qui n’a pu «compétir» au plus haut niveau. Mais qui a un fort attachement à ce sport. Ce programme sera étendu à d’autres disciplines. Et même une tournée nationale et régionale est prévue au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Justement concernant le football, on a suffisamment de données analytiques sur cette discipline qui nous permet d’analyser l’environnement du sport au Sénégal. L’analyse de cet environnement nous a permis de tirer beaucoup d’informations. Et j’ai eu la chance de participer à l’Assemblée générale d’informations de la Fédération sénégalaise de football en décembre passé et j’ai échangé avec le président Me Augustin Senghor sur les différentes politiques. Voilà aujourd’hui oui, j’attends l’occasion d’avoir un œil sur le football sénégalais. Le football sénégalais a toujours cette renommée d’antan de manière globale en Afrique de l’Ouest. Il est reconnu comme une Nation très forte. Mais en termes d’organisation, je constate que les clubs ne sont pas suffisamment financés.

 

 

 

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