Le Comité de suivi de veille et d’alerte (Csva) mis en place par les acteurs luttant contre le VIH, le Paludisme et la Tuberculose du programme Fonds mondial pour un système de santé résilient et pérenne y compris le système communautaire, a tenu à Dakar un atelier de plaidoyer auprès des collectivités territoriales et des parlementaires les 1er et 2 septembre 2022.
La rencontre organisée en partenariat avec Coalition Plus a pour but d’amener les élus locaux à renforcer leur contribution dans le financement de la santé au Sénégal en appuyant les organisations de la société civile à renforcer leur gouvernance institutionnelle, à mettre en œuvre leurs stratégies et à contribuer à la pérennisation des structures.
L’atelier présidé par l’honorable député Aida Sow Diawara a été un tremplin de la riposte contre les quatre (4) maladies (Vih, Tb, Palu, Covid-19) pour le respect des droits humains et l’égalité de genre. Elle a suscité la participation des élus locaux et partenaires responsables de la mobilisation des ressources nationales et régionales pour la santé.
Les organisateurs, en l’occurrence Mme Aissatou Mbaye Ndiaye coordinatrice du Csva, ont sollicité leur engagement à soutenir le plaidoyer ainsi que des contributions auprès de donateurs et du secteur privé. La rencontre s’est tenue en présence de 50 leaders et décideurs répartis comme suit: 10 députés, 20 maires de Communes, 5 présidents de Conseil départemental.
Mme Ndiaye a rappelé que le monde s’est réuni, il y a vingt ans, pour créer le Fonds mondial, le sida, la tuberculose et le paludisme faisaient des millions de victimes chaque année. Cela avait des conséquences dévastatrices pour les familles et les communautés du monde entier, en particulier dans les pays pauvres. En unissant les dirigeants mondiaux, les communautés, la société civile, les agents de santé et le secteur privé pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce partenariat a changé l’histoire de millions de personnes.
Au cours des deux dernières décennies, le partenariat du Fonds mondial a fait reculer ces trois maladies tout en mettant en place des systèmes de santé résilients et durables. Le partenariat a permis de sauver plus de 44 millions de vies et de réduire de 46 % le nombre de décès annuels dus au VIH, à la tuberculose et au paludisme depuis 2002 dans les pays où le Fonds mondial investit.
Ces deux décennies de progrès ont toutefois été interrompues par le Covid-19, qui a érodé de nombreux gains durement acquis dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et mis des millions de personnes en danger. Aujourd’hui, le travail du Fonds mondial est plus pertinent et critique que jamais.
Aussi, le consultant Babacar Thiam a soutenu que la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial se déroulera dans un contexte de santé mondiale difficile. La reconstitution cherchera à obtenir des promesses de financement de subventions pour les trois années 2024 à 2026, qui correspondent à la première moitié de la prochaine stratégie du Fonds mondial. Avec cette reconstitution, le monde a une occasion extraordinaire de traduire les leçons tirées de la pandémie de Covid-19 en mesures tangibles pour accélérer les progrès contre les maladies infectieuses existantes et construire une base solide pour les futures épidémies et pandémies.
Les communautés qui vivent avec les trois maladies et qui sont touchées par elles, ainsi que la société civile, sont au cœur des préoccupations du Fonds mondial. «En effet, ce sont les efforts de milliers de groupes communautaires et de la société civile à travers le monde, qui ont plaidé en faveur d’une augmentation des ressources pour la réponse au VIH, qui ont conduit à la création du Fonds mondial en 2002 », a relevé le consultant.
Selon Innocent Laison, les gouvernements et le secteur privé jouent un rôle clé dans la santé mondiale, mais la société civile est l’huile dans le moteur. Une société civile engagée est le moteur du progrès. A son avis, la société civile et les communautés jouent un rôle crucial dans les efforts de mobilisation des ressources du Fonds mondial, Cela inclut la sensibilisation dans les pays de mise en œuvre et les efforts de mobilisation auprès des gouvernements donateurs.
Les OSC ont exhorté les dirigeants mondiaux à redoubler d’efforts pour remettre le monde sur les rails et reprendre les progrès vers les objectifs de développement durable de 2030. Cela doit se faire malgré les revers et les défis causés par Covid-19. Ainsi, le Csva remercie des donateurs et décideurs politiques pour leur engagement dans la mobilisation des ressources.