Pour l’autosuffisance en riz en Afrique de l’Ouest d’ici 2025: la CEDEAO lance un nouveau plan d’action régional 

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La Commission de la Cedeao, en collaboration avec ses partenaires, a procédé ce mardi 10 août 2021 au lancement de son nouveau Plan d’actions régional 2020-2025 pour opérationnaliser sa politique sur le riz, communément appelée « Offensive riz ».
Ce lancement s’est fait à travers une conférence de presse en format mixte (en ligne et en présentiel) suivie d’une table ronde des donateurs de l’Ecowap, la Politique agricole régionale, pour mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre efficace dudit plan. Cette conférence de presse qui a bénéficié de l’appui technique et financier de la GIZ et du Coraf a permis à la Commission de la Cedeao d’informer et d’expliquer à la presse nationale et internationale le contenu du Plan d’actions régional et la vision de l’Offensive riz de la Cedeao, de même que les efforts que déploie la région pour rendre les Ouest africains autosuffisants en riz d’ici à 2025.
Le Commissaire Sékou Sangaré en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la Cedeao a faitremarquer que la forte dépendance des importations de riz, pourfaire face aux besoins croissants en consommation de ces dernières années, pousse la région à produire davantage de riz pour se nourrir, et ceci à travers une synergie d’actions efficaces entre toutes les parties prenantes. En effet, la consommation de riz dans la région est en forte croissance sous l’effet conjugué de la croissance démographique, du changement des habitudes alimentaires et de l’urbanisation rapide.
Les expériences de certains Etats membres comme le Nigeria, le Ghana, le Sénégal etle Mali montrent des progrès variables dans les pays qui ont volontairement pris et mis en œuvre, à divers degrés, des mesures de régulation de leurs marchés internes en privilégiant la production locale, dans un partenariat impliquant le secteur privé et les agriculteurs locaux. Toutefois, en dépit des nombreux efforts, l’évaluation à mi-parcours de l’Offensive riz de la Cedeao en 2020 a fait ressortir une situation toujours préoccupante.
La production régionale locale de riz ne représente que 60% des besoins, pour une consommation annuelle moyenne estimée à 15,86 millions de tonnes, ce qui fait perdre à la région d’énormes devises dans l’importation massive du riz. Les tendances observées au cours des cinq dernières années indiquent que la consommation de riz devrait atteindre près de 24 millions de tonnes métriques d’ici 2025. Cette situation, selon le Directeur de l’agriculture et du développement rural de la Cedeao, Monsieur Alain Sy Traoré, contraste fortement avec le potentiel en ressources humaines, en terres et en eau de la région déjà confrontée, entre autres, à l’insécurité civile et sanitaire, au chômage, à la pauvreté et à la forte migration.
Il existe par ailleurs de grandes disparités entre les pays dans l’application du tarif extérieur commun (Tec) de la Cedeao sur le riz, avec des niveaux d’application allant de 75% à des niveaux très faibles. Lomé, Togo, le 11 août 2021 Direction de la Communication 101 Yakubo Gowon Crescent • Asokoro District • P.M.B. 401 – Abuja • Nigeria www.ecowas.int Page 2/2 Le nouveau Plan d’actions régional 2020-2025 vise à accélérer la mise en œuvre de l’Offensive riz de la Cedeao qui a été lancée en 2015 comme l’instrument pouvant aider à atteindre l’ambition d’une Afrique de l’Ouest autosuffisante en riz d’ici à 2025. Les objectifs de cette Offensive contribuent à ceux de l’Ecowap, la Politique agricole régionale, à savoir atteindre le développement économique de la chaine de valeur du riz dans l’espace Cedeao.
En plus du coût global de plus de 500 millions de dollars pourla mise en œuvre de l’Offensive riz, la région doit mobiliser un montant supplémentaire de 43 097 000 de dollars américains pour opérationnaliser le plan d’actions qui est bâti autour de six (06) composantes stratégiques, à savoir, (i) des mesures politiques et règlementaires pour rendre le secteur du riz plus productif et compétitif, (ii) un mécanisme de financement et de partenariat public-privé, (iii) une coordination de la structuration de l’interprofession au double niveau national et régional, (iv) une coordination/gestion du plan d’actions , (v) des systèmes efficaces de commercialisation et de marketing (vi) une gestion et un partage des connaissances. Le mécanisme de financement est prévu pour être pris en charge par les Commissions de la Cedeao et de l’Uemoa à travers leurs banques d’investissement respectives que sont la BIDC et la BOAD, les Etats membres, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé. La table ronde des donateurs de l’Ecowap qui a suivi la Conférence de presse a permis de lancer un appel pressant à tous les partenaires à soutenir la mise en œuvre de l’initiative.
Le riz étant une culture prioritaire dans la plupart des États membres, une des solutions pour lever les goulots d’étranglement et assurer la viabilité et la durabilité de la riziculture, serait de (i) créer un environnement favorable aux investissements dans le secteur, (ii) promouvoir l’intensification de la riziculture pour stimuler la productivité, (iii) améliorer l’accès des agriculteurs aux intrants agricoles dont notamment des semences de qualité, (iv) renforcer le système de gestion des connaissances sur le riz pour la mise à niveau des technologies et de l’innovation et (v) poursuivre les investissements dans les infrastructures d’aménagements hydroagricoles pour faciliter l’irrigation, la commercialisation, le stockage, la transformation et l’approvisionnement du marché, en y impliquant fortement le secteur privé et les petits producteurs.
Source: CEDEAO

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