Par Cheikh Seck Ndong et Doudou Sidy Malick Ndiaye
Au regard de l’importance du rôle essentiel du secteur privé africain dans la marche vers une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le Centre du Commerce international (CCI) a initié un Forum destiné à définir les opportunités et identifier les défis à relever par les MPME ouest-africaines pour être compétitives dans ce contexte d’ouverture du marché intra-continental. Cette rencontre de haut niveau s’est tenue le 13 octobre 2020, en mutliplex à partir de Dakar (présentiel), en liaison virtuelle avec toutes les parties prenantes dans le reste de la région et à Genève
Ce Forum sur le thème «Accroître les exportations dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)» a été organisé par le Centre du commerce international (CCI) basé à Genève, en collaboration avec le ministère du Commerce et des PME du Sénégal, à l’attention du secteur privé et en particulier des micros, petites et moyennes entreprises (MPMEs). Il s’agissait de de réfléchir sur les opportunités qui devraient leur permettre de tirer pleinement avantage des opportunités économiques offertes par le grand marché unique africain.
La Commission de la CEDEAO, le Secrétariat général de la ZLECAf et la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie d’Afrique de l’Ouest (FEWACCI) ont également pris part au Forum.
UN NOUVEL ELAN DANS LE PROCESSUS D’INTEGRATION
La ZLECAf va devenir, à terme, le marché commun le plus grand de toute l’histoire du commerce international, du GATT à l’OMC. En unissant les cinquante-cinq (55) pays africains en un seul marché et en procurant toute une série d’avantages en termes de développement socioéconomique par le développement des échanges, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté, l’initiative crée un cadre sans précédent dans l’histoire du continent.
LE SECTEUR PRIVE AFRICAIN, LE MOTEUR INDISPENSABLE
Ainsi, la ZLECAf sera une rampe de lancement pour les MPMEs, un « terrain d’apprentissage » avant d’affronter les « plus grands ». L’opportunité leur sera donnée de plus facilement s’insérer dans les chaines de valeur régionales et mondiales.
La ZLECAf est l’occasion pour les MPMEs d’améliorer leur compétitivité, d’accroître leur gamme de produits à destination des consommateurs du continent africain avec une plus forte valeur ajoutée, d’innover dans la transformation, de sécuriser leur chiffre d’affaires et bien évidemment, de créer des emplois et de nouveaux emplois dans des secteurs à fort potentiel de développement.
POUR UNE NOUVELLE VISION INSTITUTIONNELLE
Conscients du rôle prééminent de l’Etat dans la mise en œuvre des actions visées pour la promotion et la résilience des MPMEs et du fait que trop de structures font tout et contre Tous, à la fois en matière de gouvernance des MPMEs, il urge d’instaurer une nouvelle vision institutionnelle destinée à rationaliser les actions de mise en œuvre au sein des Gouvernements, pour éviter des doublons et ou des conflits de compétences et ou de structures. L’objectif étant de faire en sorte que tout ce qui favorise et renforce l’entreprise soit effectué pleinement et qu’une institution ou structure et une seule au niveau de l’Etat, soit responsable de la mise en œuvre et réponde des résultats et autres implications.
LES JEUNES ET LES FEMMES AU COEUR DU DISPOSITF
La ZLECAf s’insère dans une politique globale et harmonieuse, déclinée à travers l’Agenda 2063 de l’Afrique. Il s’agira de leur reconnaitre cette place, de mieux les utiliser et de procéder aux arbitrages et allocations de ressources nécessaires à la promotion des Femmes et des Jeunes d’Afrique. Le développement des échanges au sein du marché commun sera le levier pour une amélioration des chaines de valeur, synonymes de production de puissants moyens de génération et de multiplication de valeur ajoutée, donc de richesses au profit de la Nation. Avec une centralité des MPMEs, des Femmes, des Jeunes.
LE PARTENARIAT INCLUSIF, UNE NECESSITE POUR FACILITER LA MISE EN OEUVRE
Outre les institutions africaines qui font un travail considérable pour concrétiser la ZLECAf, plusieurs partenaires au développement joignent également leurs efforts à celles de l’Afrique pour appuyer le chantier de l’intégration régionale par le biais du commerce.
Le Centre du commerce international (CCI), Point focal du Système des Nations Unies pour la promotion du secteur privé et la connexion des MPMEs aux opportunités de marchés, en particulier dans les pays en développement et dans les pays les moins avancés (PMA), fournit une assistance technique liée au commerce, multiforme, notamment : (i) la mise en place d’un Observatoire continental du commerce pour mieux capter, mesurer et suivre le commerce intra-africain et un outil en ligne pour les négociations ; (ii) le programme d’autonomisation économique des femmes, un appui aux organisations professionnelles féminines ; (iii) un programme de formation à l’exportation pour les MPMEs axé sur la ZLECAf en partenariat avec la Banque africaine d’import-export (AFREXIMBANK), (iv) une initiative sur le E-commerce via « The Africa Market Place »
Tirant profit de ce contexte positif et prometteur, de ce «cercle vertueux» déjà en mouvement, le Forum de Dakar, à travers une Déclaration dite de Dakar, promeut les actions suivantes et invite à redoubler d’efforts et de réussir ce pari audacieux du marché commun africain.
Les Partenaires de l’Afrique, en particulier ceux soutenant la ZLECAf, sont invités à la mobilisation accrue des efforts dans ce sens, pour une véritable synergie d’actions entre les gouvernements, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers, les banques et établissements de crédit, les institutions d’appui au commerce et au secteur privé, les Femmes et les Jeunes, les institutions du monde académique et des organismes spécialisés dans la fourniture d’une assistance technique liée au commerce (ATLC), etc.
Des mesures ont été identifiées comme essentielles à l’action, à la promotion et à la résilience des MPMEs, particulièrement celles dirigées par des Femmes et des Jeunes. Il s’agit, entre autres, de mettre en œuvre les mesures de soutien visant à supprimer les obstacles au commerce, à l’investissement et à l’industrialisation, d’élaborer un cadre stratégique et opérationnel spécifique aux MPMEs dirigées par les Femmes et les Jeunes, à travers une «Stratégie ZLECAf – MPMEs ».
Au terme des travaux, Mme Fatou Ndao Seck, Directrice exécutive du Groupe AACICI-IAPC a procédé à la lecture de la 3déclaration de Dakar ». A sa suite, Mme Aissatou Diallo, point focal pour la ZLECAf au CCI, a fait la synthèse des résultats des travaux avant que le Dr Fallou Samb, Conseiller spécial du Président de la République du Sénégal en matière de Commerce et d’Investissements, ne procède à la clôture officielle de la rencontre.