Ces dernières années, les interceptions de mangues importées en Europe, en raison de la présence de la mouche des fruits, ont été nombreuses et récurrentes. En conséquence, dans le contexte de la révision par l’Union européenne de sa réglementation phytosanitaire, une nouvelle directive européenne est entrée en vigueur le 1er septembre 2019, imposant des exigences supplémentaires à tous les pays qui exportent des mangues vers l’UE. Dans le cadre du programme intra-ACP FFM-SPS financé sous le 11ème FED, le COLEACP appuie les Organisations Nationales de Protection des Végétaux (ONPV) ACP et notamment ouest-africaines dans leur mise en conformité avec ces mesures phytosanitaires plus strictes. Il relevait en effet de la responsabilité des ONPV de répondre à cette réglementation phytosanitaire en élaborant et en soumettant à l’UE, avant toute exportation de mangue, un plan d’action national pour limiter le risque phytosanitaire lié à l’importation de mangues en UE.
Les activités déployées par le COLEACP depuis l’annonce de cette nouvelle réglementation ont été nombreuses et continues : l’enjeu était de taille puisque sans réponse nationale à la réglementation UE, aucune mangue de pays tiers en général et d’Afrique de l’Ouest en particulier n’aurait pu être exportée vers l’UE au cours de cette campagne 2020. L’impact socio-économique d’un arrêt des exportations de mangues aurait été extrêmement négatif sur les milliers de travailleurs impliqués dans la filière ouest-africaine – essentiellement une population féminine et jeune -ainsi que sur les producteurs puisque la production repose sur de nombreux vergers de taille limitée.
Le COLEACP a rapidement informé les acteurs et partenaires ACP de la nouvelle réglementation et de ses impacts possibles sur les filières. Des appuis spécifiques ont ensuite été apportés : développement de supports techniques, formations d’experts locaux, assistance des groupes de travail nationaux regroupant acteurs publics et privés dans l’élaboration, la validation et l’opérationnalisation de stratégies nationales de surveillance, de contrôle et de lutte contre la mouche des fruits, synthétisées sous forme de dossiers à envoyer pour validation à l’UE.
Cet effort soutenu de toutes les parties impliquées a été payant. Un premier succès a été la validation par l’UE des dossiers mangue du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée, du Mali et du Sénégal, présentant l’approche systémique nationales adoptée pour réduire la présence de mouche des fruits sur les mangues exportées vers l’UE.
Un seul lot intercepté au cours de la campagne Mali
Un succès spécifique que nous souhaitons aujourd’hui souligner est le nombre historiquement bas d’interceptions phytosanitaires de lots de mangues maliennes en Europe au cours de cette campagne 2020 : 1 seul lot a en effet été intercepté au cours de la campagne du Mali. Cela représente une amélioration remarquable par rapports aux années précédentes. C’est pourquoi aujourd’hui, nous tenons à féliciter l’ensemble de nos partenaires au Mali pour ce succès: la direction Nationale de l’Agriculture, l’Organisation Nationale de la Protection des végétaux, l’Interprofession Mangue du Mali et à travers elle, l’ensemble du secteur privé , ainsi que les experts et autres programmes ayant concouru à ce résultat. Ce sont ainsi plus de 12 500 tonnes de mangues qui ont pu être été exportées cette année depuis le Mali, dont près de 3 000 tonnes par la route.
Notre appui aux autorités compétentes se poursuivra pour maintenir cette situation et les appuyer face aux nouveaux défis auxquels ils pourraient avoir à faire face dans le futur.
A l’instar du Mali, la Côte d’Ivoire n’a eu que 4 notifications liées à la mouche du fruit (contre 15 l’année dernière) à l’entrée sur le marché de l’UE.
Au Sénégal, les premiers retours sont également positifs en termes de qualité des produits qui ont été commercialisés dans l’UE : la campagne se poursuit actuellement alors que côté notifications, il n’y pas eu à ce jour d’interception phytosanitaire liée à la mouche des fruits.
La qualité de la mangue ouest africaine est largement reconnue, particulièrement cette année, par les acheteurs comme une mangue très sucrée, parfumée, de belle coloration extérieure et homogène à maturité, le bilan 2020 s’annonce très positif.
Des résultats qui sont le fruit d’une grande agilité opérationnelle dans le contexte international COVID 19 et d’efforts du secteur privé européen et africain ainsi que des autorités compétentes nationales particulièrement mobilisés cette année autour de la maîtrise de la qualité tout au long de la filière.
« La mangue de l’Afrique de l’Ouest, ensemble pour une filière durable »film promotionnel réalisé en amont de la campagne et diffusé à partir de décembre 2019 était de bonne augure !
Source: Coleacp