Le nouveau régime, dirigé par le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, a récemment pris des initiatives inédites pour récompenser les meilleurs élèves du pays. Pour en maximiser l’impact, il est crucial d’aller au bout de cette logique de rupture en veillant à ce que ces talents formés à l’étranger contribuent véritablement au développement du Sénégal.
Par exemple, à l’heure actuelle, l’État dépense des dizaines de milliards FCFA par an pour les bourses d’études à l’étranger. Néanmoins, la majorité des bénéficiaires choisissent de travailler dans les pays où ils ont été envoyés, privant ainsi le Sénégal des bénéfices de cet investissement. Ce phénomène soulève une question essentielle : comment faire en sorte que ces jeunes talentueux servent effectivement leur propre pays ?
Des exemples célèbres illustrent l’ampleur de ce phénomène.
Sibeth Ndiaye cette native de Dakar le 13 décembre 1979, ancienne de Sainte-Jeanne-d’Arc de Dakar, naturalisée française en 2016, fille de Fara Ndiaye (ancien compagnon de lutte de l’ex-Président Abdoulaye Wade) et de Mireille Ndiaye, ancienne présidente du Conseil constitutionnel, fut porte-parole du gouvernement français.
Tidiane N’Diaye lui a presque ouvert l’hémorragie : C’est le premier étudiant d’Afrique subsaharienne à avoir été diplômé ingénieur de l’École nationale des ponts et chaussées. Il est le père de Pap Ndiaye. Spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en France et Marie Ndiaye, romancière primée avec le prix Femina et le prix Goncourt.
Rama Yade (fille d’un diplomate sénégalais, quia été le bras droit et secrétaire particulier du président Léopold Sédar Senghor) fut secrétaire d’État aux Affaires étrangères sous le gouvernement de François Fillon,
Cela illustre le succès des talents d’origine sénégalaise dans des fonctions internationales importantes, donc témoignent du potentiel considérable des Sénégalais qui ont poursuivi leur études à l’étranger, mais aussi de la perte que cela représente pour notre pays lorsque ces talents ne rentrent pas. Le cas Diary Sow , deux fois meilleure élève du Concours général sénégalais, en 2018 et 2019, est tout aussi parlant.
Pour remédier à cette situation, il est impératif de créer des conditions propices à l’épanouissement des meilleurs élèves au Sénégal. Plutôt que de les envoyer à l’étranger, Excellence M. le Président, M. Le Premier ministre, développez au niveau local des écoles préparatoires aux hautes études, offrant des conditions de formation comparables à celles des institutions internationales. Cela pourrait inclure des programmes de formation avancés, des séjours réguliers dans des laboratoires étrangers (UE, Chine, Japon, Inde, Etas Unis,…), et des opportunités d’apprentissage innovantes. Nos apprenants reviendront de ces séjours décomplexés, pour avoir constaté que rien ne les distinguent des jeunes Occidentaux et Asiatiques. Au contraire !
En parallèle, il serait bénéfique d’introduire des mesures d’engagement pour les bénéficiaires de bourses dont les montants devraient avoisiner les salaires de base des fonctionnaires, non seulement pour les dissuader de toute envie d’expatriation, mais également pour créer une émulation pour les futurs bacheliers. Ce modèle permettrait de maximiser les bénéfices des bourses tout en laissant les portes ouvertes à une collaboration internationale enrichissante.
Par ailleurs, en prenant exemple sur des initiatives telles que le National Youth Service Corps (NYSC) nigérian, nous pourrions concevoir un modèle qui non seulement retient les talents, mais aussi les motive à contribuer au développement local.
En somme, il est temps d’arrêter l’hémorragie des talents tout en créant un environnement favorable à leur épanouissement sur place, afin qu’ils puissent servir efficacement leur propre nation.
Doudou NDIAYE, Auteur de l’ouvrage
« Promouvoir la qualité dans l’enseignement supérieur au Sénégal »
doudoucomm02@gmail.com