Investir plus et mieux dans la protection des enfants: L’Afrique face à son destin

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Par Doudou Sidy Malick NDIAYE

La Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant imposent toutes deux à tous les États parties, y compris la communauté internationale, l’obligation de mobiliser et d’allouer des ressources afin d’investir dans les enfants. Ces deux (2) instruments reconnaissent que ce n’est que par le biais des budgets publics que les services publics aux enfants, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale, sont réalisés.

Lors de la commémoration de la Journée mondiale de l’enfance, ce 20 novembre 2022, les enfants africains appellent à des solutions locales, y compris la création de Fonds africains pour les enfants africains, arguant que de la même manière que les gouvernements africains donnent la priorité au développement, ils devraient investir dans les enfants, car le développement utopique que nous recherchons ne peut être réalisé que si nous investissons dans les enfants. Les enfants, en partenariat avec le Groupe régional de protection de l’enfance de l’Afrique de l’Ouest (GRPE), appellent donc les parties prenantes suivantes à agir d’urgence.

Dans le monde d’aujourd’hui, les enfants africains sont les premières victimes de la crise multiple du Covid, du conflit, de l’inflation et de la guerre en Ukraine. En octobre 2022, le Maejt a interrogé 335 enfants qui travaillent, dont 193 filles et 142 garçons âgés entre 9 et 18 ans, une moyenne d’âge de 15 ans, dans 63 endroits pour déterminer leurs conditions de vie.

Adresse à l’Union africaine

Les enfants africains appellent l’Union africaine à investir dans les droits de l’enfant et les mesures de protection, car cela contribue à l’harmonie, à la paix et au développement qu’ils recherchent en Afrique.

Les enfants africains ont proposé l’augmentation des budgets directs consacrés aux droits de l’enfant et en particulier à la protection de l’enfance et aux services sociaux à un minimum de 5 % des budgets nationaux. Ils ont plaidé pour l’organisation de réunions sur le Fonds africain destiné aux enfants africains avec les entreprises, les philanthropies africaines et les fondations pour coordonner les activités de mise en œuvre des droits de l’enfant dans les pays africains.

Les gouvernements en Afrique

Bien que les États se soient efforcés d’investir efficacement dans les droits de l’enfant, ils devraient, selon les enfants, prendre des mesures concrètes pour mobiliser des ressources nationales et, le cas échéant, internationales en faveur de la réalisation des droits de l’enfant. Aussi, souhaitent les enfants, ils devraient également évaluer les sources de recettes actuelles pour s’assurer que les ressources sont mobilisées dans toute la mesure possible.

Les enfants préconisent la prise des dispositions budgétaires appropriées pour aider au respect des droits de toutes les personnes relevant de leur juridiction, sans discrimination. La jouissance des droits économiques, sociaux et culturels devrait être protégée dans toute la mesure possible dans les limites des ressources disponibles, l’intérêt supérieur de l’enfant et des générations futures ayant la priorité.

À leur avis, les droits de l’enfant devraient être prioritaires dans toutes les décisions budgétaires et fiscales; lorsque les ressources sont limitées, les droits de l’enfant devraient être prioritaires, en particulier les fonds étant destinés aux groupes d’enfants et de familles les plus défavorisés et les plus vulnérables.

Il importe pour les enfants d’améliorer les systèmes de gestion des finances publiques et maintenir la responsabilité des ressources, en particulier par le biais de mécanismes d’audit interne et externe. Les méthodes de supervision financière et de responsabilisation devraient inclure des mécanismes de conformité et d’application, ainsi que des recours, des sanctions et des réparations.

Le Maejt veut également que la transparence budgétaire soit assurée par la mise des documents budgétaires essentiels à la disposition du public en temps opportun au cours du cycle budgétaire annuel. Pour aider les gens, en particulier les enfants, à comprendre le budget, le gouvernement devrait créer un budget citoyen adapté aux enfants.

Aussi, les enfants africains membres du Maejt souhaitent une délimitation claire et une transparente des lignes budgétaires pour les dépenses en faveur des enfants. Les informations devraient être suffisamment ventilées pour permettre aux enfants et aux autres parties prenantes d’identifier, d’extraire et de suivre les postes budgétaires destinés aux enfants.

High Cost of Living choking the lives of African children – African governments must invest more in children’s protection

African children are bearing the brunt of the multiple crisis of COVID, Conflict, Inflation, and the Ukraine War in today’s world, In October 2022, MAEJT   interviewed 335 working children, including 193 girls and 142 boys aged between 9 and 18 years, with an average age of 15 years, in 63 locations to determine their living conditions. The study conducted by MAEJT[1]  reveals that the current state of the world’s economy is directly impacting the lives of children, their families, and other vulnerable groups. If States and development aid partners are not careful, the risks of exploitation and transnational mobility of minors will increase and get out of hand. A 16-year-old boy respondent in the study survey in Fada Ngourma, Burkina Faso said: « I’m sure some of my classmates will join others in the gold mining sites. »  How will the continent’s development be when African children abandon educational settings and opt for the worst forms of child labour in order to survive? « Yes, our countries strive for more development, but for what reasons? » How much do African governments allocate for children’s development, rights, and protection? A question from a 16-year-old Nigerian boy. “Our funds can buy nuclear bombs to secure peace, but not for child rights initiatives”, – a 16 years old girl from Niger

African children are questioning African leadership, they want to know what the state and private sectors has invested in them. « So many times we’ve heard and seen the German and Swiss governments allocating funds towards African children’s education, protection, and training….. it’s rare to hear or see African governments joining forces to support initiatives that directly benefit children. Their spending priorities are infrastructure, politics, and administration. » – a 15-year-old boy from Uganda.

Economic growth is not enough to drive the change that Africa needs. For countries to truly develop – to reduce poverty, build good infrastructure, and harness peace, African communities need to invest in children’s rights and child protection initiatives, educate our young people, and create decent jobs. A lack of sufficient, effective, inclusive, and efficient public spending on children is one of the main barriers to the realization of the rights of the child. Relevant policy and legislative commitments remain empty promises unless Governments generate and equitably allocate adequate resources for their implementation in their local and national budgets, and ensure effective and efficient use of resources.

The Convention on the Rights of the Child as well as the African Charter on the Rights and Welfare of the Child both place an obligation on all States parties, including the international community, to mobilize and allocate resources in order to invest in children. These 2 instruments recognize that it is only through government budgets that public services to children, in the areas of health, education, and social protection are realized.

On the commemoration of Universal children’s day on 20th November 2022, African children are calling for homegrown solutions including the establishment of African Funds for African Children, arguing that in the same manner that African governments prioritize development, they should invest in children, because the utopian development we seek can only be realized if we invest in children. Children, in partnership with the West Africa Regional child protection group (GRPE), therefore call for urgent action by the following stakeholders:

The African Union:

  • Call on African governments to invest in child rights and protection measures, since this contributes to the harmony, peace, and development that we seek in Africa.

Governments in Africa;

  • Increase direct budgets for children’s rights and in particular Child protection and social services to a minimum of 5% of national budgets
  • Organize “African Funds for African children” meetings with corporate sectors, African Philanthropies, and foundations to coordinate activities for the implementation of child rights in African countries.
  • While States have made efforts to ensure effective investment in children’s rights, States should:
  1. Take concrete measures to mobilize domestic and, where necessary, international resources to realize children’s rights; they should also evaluate current revenue sources to ensure that resources are mobilized to the greatest extent possible;
  2. Make appropriate budgetary arrangements to assist the realization of all persons within their jurisdiction’s human rights, without discrimination. The enjoyment of economic, social, and cultural rights should be protected to the greatest extent possible within available resources, with the best interests of the child and future generations having precedence.
  3. Children’s rights should be prioritized in all budget and fiscal decisions; where resources are restricted, children’s rights should be prioritized, with particular monies directed towards the most disadvantaged and vulnerable groups of children and families;
  4. Improve public finance management systems and maintain resource accountability, particularly through internal and external audit mechanisms. Methods for financial supervision and accountability should include mechanisms for compliance and enforcement, as well as remedies, sanctions, and reparations.
  5. Ensure budget transparency by making essential budget documents available to the public in a timely way during the yearly budget cycle. To help the people, especially children, comprehend the budget, the government should create a child-friendly citizen’s budget;
  6. Ensure a clear and transparent demarcation of budget lines for spending on children. Information should be sufficiently disaggregated to enable children and other stakeholders to identify, extract and track budget line items intended to benefit children;

Regional bodies such as ECOWAS should

  • Allocate 2% of their budget to monitoring budget allocation to child rights policy implementation in its member states through a regional child rights observatory.

[1] « The Effects of Cost of Living and Economic Inflation on Children and Youth in Africa » October 2022

 

 

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