Le lancement officiel du réseau sénégalais de Think Tanks «SenRTT» s’est tenu, ce mardi 4 fevrier 2020, sous le thème «Gouvernance des ressources pétrolières et gazières: état du débat et perspectives». Une occasion pour les parlementaires, hommes politiques, universitaires, juristes, experts de la société civile…,d’échanger sur la répartition des ressources publiques, le contenu local et la gestion des impacts environnementaux des exploitations du pétrole et du gaz. C’est l’Ipar qui assure le secrétariat du SenRTT et Enda TM qui coordonne.
Le directeur de Cabinet du ministre des Énergies et du Pétrole a indiqué que l’État du Sénégal a déjà formulé une proposition de répartition des ressources du pétrole et du gaz lors des concertations tenues en 2018. Il s’agit d’insérer une partie dans le budget de l’État, de créer un fonds de stabilisation et de constituer un fonds intergénérationnel.
Le directeur Exécutif de Ipar, Cheikh Oumar Bâ, membre du SenRTT, aussi président du Réseau des Think Tank de l’Uemoa qui regroupe une trentaine de membres, a souligné que l’objectif de la rencontre de ce jour est d’abord de célébrer la journée. «Les Think Tanks sont les institutions de recherche indépendante sur les politiques», a-t-il expliqué. Selon lui, si on veut avoir la paix, il faut chercher à avoir un impact positif sur les populations. Et, tout le monde sait qu’il y a une fenêtre d’opportunité qui doit permettre au Sénégal de tirer profit de ses ressources en pensant aux générations à venir.
«C’est nécessaire de bien organiser la répartition, l’utilisation des revenus, les ressources pétrolières et gazières, par définition utilisable et volatil. Donc, il nous faut avoir des mécanismes qui permettent en cas de volatilités de ne pas se retrouver dans la même situation que les pays comme le Tchad et le Venezuela. Maintenant de combien de pour cent des revenus faudrait-il doter. On parle de 5%, faudrait peut-être doter d’un peu plus. Peut-être 10% pour avoir un matelas de sécurité plus important. Il y a aussi le fait de consacrer une partie des revenus pétrolières-gazières aux fonds souverains intergénérationnel», a indiqué l’expert Fary Ndao.
«Il y a effectivement du retard dans la gestion des textes réglementaires, notamment le code de l’environnement qui va encadrer l’activité environnementale. Le mal se situe entre les moyens qui sont alloués aux services environnementaux de l’Etat du Sénégal qui vont sur le terrain pour appliquer ces directions définies dans le droit», a-t-il relevé.
Cette journée de réflexion a permis l’identification des questions de recherches pertinentes abordées par les Think Tanks, pour penser des politiques éclairées par des données probantes, une note de politique à l’intention des décideurs.
Cette journée scientifique marque le lancement des activités du Réseau sénégalais du Think Tank, dont l’un des buts fondamentaux est de coordonner et de diversifier les productions de connaissances et de contribuer au dialogue multi-acteurs, gage d’une gestion durable des ressources naturelles. Elle a permis de faire un certain nombre de recommandations aux décideurs politiques, en premier lieu le Chef de l’Etat, aussi les différents ministères afin d’évaluer le niveau du débat aujourd’hui.