Par Cheikh Seck NDONG
Le Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Dakar a organisé sa 18eme édition des matinées géopolitiques, hier, pour apporter une contribution aux efforts qui sont déployés à l’échelle internationale afin de trouver une solution durable à la crise qui envahit le Sahel.
Le Directeur général du CEDS de Dakar, Babacar Socrate Diallo, a indiqué qu’il s’agit de soutenir les recommandations issues du Sommet de PAU et d’en faire une large appropriation par toutes les populations africaines pour qu’elles sachent que, face au terrorisme, l’heure n’est pas à la division et à l’éparpillement des forces.
Les représentants du gouvernement, des institutions républicaines, du corps diplomatique, des forces de défense et de sécurité ainsi que de la société civile ont participé à la 18eme édition des matinées géopolitiques. Ils ont essayé de prolonger et approfondir la réflexion faisant en sorte qu’il y ait une large appropriation par les populations à chaque fois que des initiatives intéressantes sont prises. «C’est pour cela que nous avons pensé organiser cette manifestation pour réfléchir sur ce qui s’est passé à PAU, donner la parole à différents experts, faire cueillir un certain nombre de recommandations pour que nous ne continuons plus à nous poser des questions sur les problématiques de sécurité, de développement», a souligné le directeur général du CEDS de Dakar.
Au nom du centre, Babacar Socrate Diallo estime qu’il est nécessaire, en ce moment, de faire des propositions qui soient de nature à rompre avec ce qui se passe jusqu’à présent dans la zone du Sahel. Ainsi, les experts ont posé la problématique en termes sécuritaires pour arrêter la menace où les différentes opérations qui ont été montées. Parallèlement aux démarches liées à la sécurité, ils pensent qu’il urge d’accompagner le développement notamment au niveau des pays du G5 Sahel. Il s’agit aussi pour eux de poser le problème en termes de gouvernance. De l’avis de M. Diallo, c’est là que se situe le nœud du problème.
Au CEDS, où les dirigeants qui sont habitués à faire des analyses sur la gouvernance invitent les experts présents à réfléchir davantage sur cette problématique. A propos des questions de gouvernance, il apparait que quelle que soit la bonne volonté des dirigeants africains, les meilleures politiques qu’ils envisagent de mettre en œuvre, dans la situation actuelle, quoi qu’on fasse, ils arriveront difficilement à des résultats. Le directeur du CEDS a aussi posé la problématique des architectures politiques et institutionnelles que des indépendances nous ont léguées. «Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, ses architectures sont devenues obsolètes. Et, malheureusement on continue à les utiliser… Seulement, un chef d’Etat, cherchant à se maintenir au pouvoir, modifie la Constitution», a-t-il déploré.
Tenant compte des efforts qui sont déployés pour qu’il y ait une véritable solution, les panélistes pensent qu’il faut refonder les architectures politiques et institutionnelles, modifier la manière dont les gouvernances sont menées au niveau de la sous-région afin d’assoir une nouvelle forme de gouvernance centrale et territorialisée prenant en compte toutes les problématiques.