« Partager en ligne des innovations réalisées par les transformatrices de produits agricoles, halieutiques et artisanaux dans les Etats membres de la CEDEAO pour être résilientes face à la pandémie liée à la COVID-19 », c’était le thème central de la session virtuelle initiée ce mardi 16 mars 2021 par le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG). Cette initiative a été prise pour célébrer l’édition 2021 de la Journée Internationale de la Femme.   

 

La célébration de la JIF 2021 a été marquée cette année par l’organisation d’une séance virtuelle de partage des expériences et innovations des femmes transformatrices de produits agricoles, halieutiques et artisanaux pour leur résilience face aux conséquences de la pandémie de la COVID-19 dans les Etats membres de la CEDEAO. Cette initiative du Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG) qui s’est tenue dans la matinée du mardi 16 mars 2021 par le biais de la plateforme de communication virtuelle Zoom, a été officiellement lancée par Dr Siga Fatima JAGNE, la Commissaire aux Affaires Sociales et Genre de la CEDEAO.

Cette session a connu la participation des représentants des Ministères en charge de la femme, du genre et de la famille des Etats membres de la CEDEAO; des groupements et réseaux de femmes bénéficiaires du « Programme de soutien technique et financier du CCDG aux femmes intervenant dans la transformation des produits agricoles, halieutiques et artisanaux » ; des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat et/ou de microfinance;  les membres des comités nationaux de pilotage du Programme transformation; et les partenaires techniques et financiers sensibles à l’agriculture, l’élevage, la pêche, plus particulièrement ceux intervenant dans la transformation des produits agricoles, halieutiques et artisanaux en Afrique de l’Ouest.

Dans son allocution d’ouverture, la Commissaire JAGNE est revenue sur la persistance des obstacles sociaux et culturels qui freinent le leadership des femmes malgré les efforts de certains Etats membres pour la participation des femmes aux décisions politiques et économiques à travers le vote des lois sur la parité et des quotas : « de nouveaux défis sont apparus avec la pandémie à COVID-19 : augmentation de la violence domestique et la violence basée sur le genre, pertes de revenus, pauvreté, augmentation de mariages d’enfants, de mutilations génitales féminines etc. Et pourtant, face à la COVID-19, les femmes sont en première ligne et figurent parmi les leaders les plus efficaces dans la lutte sanitaire, communautaire et sociale.». Elle a terminé son intervention par un appel à l’endroit des femmes : «…..pour que les femmes prennent leur place à 100%, elles devront faire forcément preuve d’audace afin de franchir les nombreux obstacles liés aux stéréotypes, aux préjugés : car le leadership féminin est un combat de chaque jour! »

Plusieurs débats thématiques ont meublé cette réunion notamment : la cartographie des bonnes pratiques et innovations du programme transformation des produits agricoles, halieutiques et artisanaux de la CEDEAO; la présentation des expériences de certains Etats membres (Bénin, Cap Vert, Gambie, Sénégal); et le partage des expériences du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) sur des exemples de technologies sensibles au genre. A l’issue des échanges, les grands axes de la feuille de route pour accompagner les femmes transformatrices en période de COVID et de post COVID ont été présentés, de même que des pistes de partenariats notamment dans les domaines de l’accès aux technologies et au foncier, la commercialisation des produits et le financement des initiatives des femmes.

Plusieurs recommandations ont été faites au cours de cette session virtuelle. Entre autres, les participants ont exhorté le CCDG à poursuive les initiatives d’appui aux femmes transformatrices de produits agricoles halieutiques et artisanaux dans les Etats membres de la CEDEAO pour leur permettre de lever les contraintes liés à l’accès aux technologies, au financement et au développement des compétences. En ce qui concerne les expériences de transformation de produits agricoles halieutiques et artisanaux, les participants recommandent au CCDG de faire le plaidoyer auprès des ministères en charge des questions de genre  pour faciliter le transfert de technologies sensibles genre aux organisations ; et d’appuyer le développement de l’interprofession mettant en relation les producteurs et les commerçants pour favoriser une meilleure commercialisation des produits.

S’agissant  des technologies sensibles au genre, les participants appellent notamment le CCDG à développer des plateformes d’échanges d’expériences et de formation à des technologies simples et pratiques au profit des femmes et de leurs organisations. Au sujet de la feuille de route, il est demandé au CCDG de promouvoir la consommation des produits locaux à travers un plaidoyer auprès des gouvernements pour des mesures d’appui des producteurs pour l’écoulement de leur production et l’accès aux équipements et emballages appropriés.

Enfin, concernant les pistes de partenariat, les participants demandent, entre autres, au CCDG d’initier une collaboration avec les institutions telles que le FIDA, la Coopération Canadienne, la Banque Arabe pour le Développement de l’Afrique (BADEA), l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte, Plan International, ONUFEMMES, Partenariat Régional de l’Eau, le CORAF/WECARD pour faciliter la diffusion à grande échelle des technologies auprès des femmes leaders et de leurs organisations.

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