Par Cheikh Seck NDONG

Les dirigeants du Rapport Alternatif Sur l’Afrique (RASA) et l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) se sont joints le réseau des Think Tanks de l’UEMOA (RTT UEMOA) pour organizer, ce lundi, à l’occasion de la journée internationale des Think tanks célébrée le 31 janvier de chaque année, une conférence virtuelle visant à interroger les stratégies et à proposer des solutions réalistes et réalisables par lesquels le Sahel repassera d’une région de conflictualités à un espace de convivialités.

Vidéo et Images: Mouhamed FICOU

Pour avoir un débat interactif, les organisateurs l’ont structuré autour de trois grandes questions. – Comment est-on passé d’une région ancrée depuis des siècles dans la convivialité et la solidarité à un espace aussi conflictuel? – Quels sont les leviers d’une souveraineté retrouvée des sociétés sahéliennes dans un contexte de tension géopolitique inédit? -Comment relancer les économies réelles, refonder les États et renforcer la résilience des sociétés?

Le directeur Exécutif du RASA, Dr Cheikh Guèye, a souligné qu’ils ont organisé ce séminaire en pregnant comme prétexte la crise dans le Sahel avec tous ces coup-d’Etats et ces incertitudes qui pèsent sur l’avenir du Sahel. “Mais nous avions voulu avoir une approche retrospectives pour comprendre comment la Région en est arrivée là. Comment elle est passée d’une Région plutôt pacifique avec des siècle de convivialité, même s’il y a eu évidemment des guerres, au moins pendant une dizaine de siècles avec des grands empires, des convergences territoriales, des métissages. Nous avons eu une Région du Sahel relativement calme, en tout cas parmi les plus calmes au monde”, a-t-il relevé.

D’un seul coup, depuis une dizaine d’années, Dr Cheikh Guèye a fait état de toutes ces confictualités qui vont de l’échelle sous-régionale, à l’échelle locale avec des determinants très complexes. Donc, le fait d’avoir tous ces panelistes de différentes disciplines; histoire, économie, sociologie, socio-antropologie, et d’avoir également des acteurs très divers dans ce panel a permis aux organisateurs d’appréhender ces determinants de la crise du Sahel de manière très complexe et diversifiée.

“Mais dans un deuxième temps nous avions voulu avoir un regard à long terme sur ce qui va se passer dans cette sous-région durant les années à venir; et comment trouver des solutions”, precise le Directeur Exécutif du Rasa.

Ainsi, Dr Cheikh Oumar Bâ, directeur exécutif de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) a soutenu que l’idée est de lancer un débat les politiques publiques, mais aussi des initiatives en Afrique, pour aller vers la recherche de solutions réalistes et réalisables. A son avis, ces réflexions vont permettre de contribuer aux politiques publiques, pour que les acteurs politiques puissent dialoguer en partant des évidences scientifiques.

Le séminaire en ligne, sur le thème ‘’Du Sahelistan au Sahel: comment repasser d’une région de conflictualités à une région de convivialités’’, a été organisé à l’occasion de la Journée internationale des ‘’Think tanks’’, célébrée le 31 janvier de chaque année. “Il vise à interroger les stratégies et à proposer des solutions réalistes et réalisables, par lesquelles le Sahel repassera d’une région de conflictualités à un espace de convivialités’’, a expliqué Cheikh Oumar Bâ. Il s’agit pour lui de voir comment construire des argumentaires pour participer au débat qui fera passer le Sahel d’un espace de conflictualités à une région de convivialités.

 

Le Directeur exécutif de l’IPAR a attesté que c’est une question très complexe, qui a plusieurs fondements ancrés dans l’histoire mais aussi dans des réalités géostratégiques, qui font que chaque partenaire stratégique a besoin d’être present. Il estime que les Africains doivent identifier les véritables solutions, afin de connaître les réponses endogènes à apporter, pour pouvoir aller vers des négociations avec ces partenaires.

Après la présentation introductive du Keynote speaker, Professeur Abdoulaye Bathily, la parole a été donné à chacun des panelists pour une dizaine de minutes. Les Think Tanks ont été relancés autour de ces axes de débat.

Les Think Tanks préconisent la capitalization de ce qui a été fait jusqu’ici. L’idée est de changer de trajectoire pour aller vers des solutions unitaires, à travers des projets de société pour l’Afrique. Ils estiment que le plus important est d’aller vers des thématiques ciblées, notamment l’économie, les questions d’intégration, à partir desquelles la réflexion sera approfondie dans le but de sortir des solutions. “On ne peut pas, à la place des alternatives crédibles, proposer que des militaires prennent la place de la démocratie”. Les panélists proposent de trouver la connexion pour avoir une gouvernance responsable et vertueuse qui permet de résoudre les problèmes.

Le wébinaire a pris l’actualité brûlante malienne et de la CEDEAO comme prétexte pour jeter un regard à long terme qui peut éclairer les positions et les actions d’aujourd’hui. Ainsi, des acteurs de la société civile africaine suggèrent une intégration fondée sur le dialogue entre les communautés et les Etats en vue d’une gouvernance responsable et vertueuse, qui puisse aider à résoudre les problèmes au Sahel.

 

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