Investissements efficients dans l’eau, l’hygiène et l’assainissement : Les OSC engagent les ministres des Finances

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Par Doudou Sidy Malick NDIAYE

La pandémie de la Covid-19 a révélé, s’il le fallait encore, le caractère crucial et vital de la question de l’eau et par ricochet de l’hygiène et l’assainissement. Sa centralité dans la lutte contre la pandémie ne fait l’ombre d’aucun doute, dans tous les pays de la planète, et plus particulièrement dans les pays africains où ses palliatifs en termes de gestes barrières (gel hydroalcoolique par exemple), ne courent pas les rues sinon ne sont pas toujours accessibles au plus démunis.

Daouda SANON
Voir aussi: Interview de Daouda SANON

Donc quand les ministres des Finances de l’Afrique s’apprêtent à discuter d’investissements efficients dans l’eau, l’hygiène et l’assainissement (4 novembre 2020) , des organisations de la société civile telle que la Plateforme des Organisations de la Société Civile sur l’Eau et l’Assainissement (POSCEAS), peuvent légitimement considérer qu’elles doivent être impliquées, comme l’a fait comprendre Daouda Sanon, Chargé des Finances de l’ONG Association de Coopération Rurale en Afrique et en Amérique latine (Acra) et Porte – parole du POSCEAS. « Tout est priorité dans nos pays, mais il y a des sur-priorités comme les questions liées à l’accès et à la qualité de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Ce sont des services vitaux pour les populations, essentiels pour un développement durable. A l’en croire, leurs impacts sur la qualité de vie sont évidents : « L’accès à une eau de bonne qualité, une hygiène et un assainissement adéquats peuvent réduire les budgets pour la santé, permettre une meilleure gestion du temps de travail des femmes et des jeunes filles, surtout en milieu rural où elles peuvent parcourir des kilomètres pour disposer d’eau, et pas en quantité assez suffisante pour garantir les besoins en hygiène et assainissement. Elles pourraient alors dégager du temps et être plus productives.  Mais cet ambition exige des investissements conséquents et efficients ». Voilà pourquoi selon lui, la COSCEAS, consciente des enjeux, ne pouvait pas laisser passer cette opportunité. Elle va porter le plaidoyer pour engager les ministres des Finances à prendre ou faire prendre des mesures pour une augmentation conséquente des budgets alloués à ce poste de dépenses dans les finances publiques, notamment. C’est le gage pour atteindre l’objectif de l’accès universel à l’eau, donc de l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable numéro 6 (ODD 6).

C’est tout le sens à donner à la réunion organisée justement par la POSCEAS à Dakar, le 02 octobre 2020.

Dame NDIAYE

La rencontre s’est tenue en présence d’un représentant du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, notamment M. Dame Ndiaye, chargé des Opérations à la Cellule de planification et de coordination du ministère de l’Eau et de l’Assainissement. « Le Sénégal devra mobiliser plus de 3000 milliards de F CFA d’ici à 2030, pour garantir aux communautés une eau de qualité et disponible dans tous les ménages ». C’est dans ce cadre précise-t-il que l’Etat du Sénégal a mis en place  un Fonds bleu destiné à prendre en charge au moins 15% de ce financement, mais également deux guichets :  un guichet social pour accompagner les plus pauvres afin qu’ils puissent avoir accès à l’eau, qui peut recevoir des fonds comme ceux issus de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et un guichet privé destiné à accompagner les opérateurs privés chargés de générer des revenus qui serviront à alimenter le guichet social.

M. Sanon a rappelé qu’auparavant, quand il s’était agi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l’objectif visé c’était l’amélioration de l’accès. Mais aujourd’hui, dans le cadre des ODD, « nous sommes dans le service ; on ne veut pas se limiter à améliorer mais on veut avoir le service de l’eau 24 heures sur 24, et une eau de bonne qualité». Il a souligné qu’en milieu rural, ceux qui utilisent l’eau des puits ne consomment pas de l’eau de bonne qualité. Donc à son avis, il faut non seulement améliorer le service, mais engager les moyens nécessaires (analyses, traitement, etc.) pour mettre à la disposition de tous, une eau de bonne qualité, en milieu urbain comme en milieu rural. « Cela exige la mobilisation de moyens colossaux. C’est ce message que nous voulons que les ministres des Finances entendent et agissent en conséquence. « Voilà le plaidoyer du POSCEAS », complète Babacar Gueye, du GRET, une ONG internationale de développement qui lutte contre la pauvreté et les inégalités en Afrique, membre du POSCEAS.

Babacar GUEYE
Discours d’ouverture

Images : Mouhamed FICOU

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