Par Cheikh Seck NDONG

En tant que membre du Réseau des Think Tank au Sénégal (SenRTT), Dr Cheikh Oumar Bâ a indiqué que l’un des buts fondamentaux est de coordonner, diversifier les productions de connaissances et contribuer au dialogue multi-acteurs. Président du Réseau des Think Tanks de L’UEMOA qui regroupe une trentaine de membres en Afrique, Dr Bâ a souligné que l’objectif de la rencontre était d’abord de célébrer la journée des Think Tanks (institutions indépendantes de recherche sur les politiques). «Elles peuvent être des universités, des centres indépendants tels que IPAR, Enda TM, de la société civile, etc. », a-t-il expliqué.

Le plus important, indique Dr Bâ, c’est qu’aujourd’hui, les Think Tanks ont un certain nombre de préoccupations thématiques d’enjeux nationaux et régionaux qui concernent, par exemple, les questions liées à l’énergie, notamment la découverte du gaz et du pétrole au Sénégal, qui suscitent des débats parfois passionnés. En tant que chercheurs, les think tanks s’accordent à effectuer lecture et une analyse objectives sur ces questions. Les réseaux intéressés (des centres de recherche indépendants qui ont estimé nécessaire de se retrouver) ont réalisé, avec l’expert Fary Ndao, une étude scientifique pour faire le point sur l’état du débat actuel sur la question de ressources pétrolières et gazières récemment découvertes au Sénégal.

Elever le niveau du débat sur les ressources naturelles pour un impact positif…

Cela leur permet de faire un certain nombre de recommandations aux décideurs politiques, en premier lieu le Chef de l’Etat, mais aussi les différents ministres afin d’évaluer le niveau du débat aujourd’hui et les perspectives dans lesquelles il faut s’inscrire. Selon Dr Bâ, « Si on veut garantir une stabilité et éviter le sydrome de la malédiction liée à ces découvertes, il faut chercher à avoir un impact positif sur les populations. Et, tout le monde sait qu’il y a une fenêtre d’opportunité qui doit permettre au Sénégal de tirer profit de ses ressources en pensant aux générations à venir ».

Il croit que l’Etat a pris un certain nombre de décisions qui sont courageuses. Maintenant, en tant que chercheurs, les Think Tanks ont identifié un certain nombre de questions. «Si vous regardez aujourd’hui l’impact sur la pêche, on se rend compte qu’il y a actuellement plus 600 000 personnes qui s’adonnent à la pêche. Et quand on en arrivera à l’exploitation de ces ressources énergétiques, çela va impacter des milliers de personnes, 20 000 ou 30 000», a relevé M. Bâ. Il importe pour lui de voir comment faire en sorte que l’impact ne soit pas négatif.

La découverte du pétrole et du gaz ne doit pas faire oublier les autres secteurs

Il a estimé par ailleurs que la découverte de ces ressources permet ne doit pousser à reléguer au second plan des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche. « Kayar est l’une des zones les plus productives en matière d’horticulture, de maraîchage», a-t-il expliqué.  Il s’agit, pour lui, de faire en sorte que la découverte du pétrole et du gaz ne spolient pas les activités agricoles qui sont aussi génératrices d’emplois, de revenus pour les populations.

Autant de questions qui sont posées, y compris celles de lies à la gouvernance et à la transparence.  Dr Bâ espère que dans le dialogue politique qui va suivre avec les parlementaires, les entreprises pétrolières, les chercheurs, les Think Tanks arriveront à créer un cadre favorable pour que le dialogue soit serein et débouche à des solutions utiles pour le Sénégal.

Beaucoup d’espoirs pour la gestion de ces ressources au Sénégal

«Aujourd’hui, il y a beaucoup d’espoirs qui sont justifiés par ce que le Sénégal devient un pays producteur de pétrole et de gaz», selon Dr Bâ qui prévient cependant que cette une chance ne doit pas faire oublier les défis auxquels il faudra faire face parmi lesquels il y a question de la durabilité et d’impact environnemental. Selon lui, une chose est de produire et d’avoir des revenus, qui sont volatiles (peut-être une trentaine d’années), une autre chose est de penser dès à présent à la reconversion, à une bonne utilisation de ses ressources ç travers notamment à des investissements forts dans les domaines de  l’éducation, de la transformation de l’agriculture, l’élevage et la pêche, du développement des infrastructures, etc.

Du point de vue gouvernance, Dr Bâ a estimé qu’après les insuffisances notées au départ, il est heureux de constater aujourd’hui qu’avec le code qui a été engagé, le débat a été inclusif et a permis vraiment de réduire, du fait que l’information était disponible, les incompréhensions entre les différentes catégories d’acteurs.

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