Par Ch. Seck NDONG

Les organisations de la Société civile comme celles des enfants voient leur marge de manœuvre diminuer voire limitée. Elles font face à un rétrécissement des espaces civiques, alors qu’elles devaient en avoir pour jouer des rôles importants dans nos sociétés. C’est dans ce cadre, qu’en collaboration avec Save the Children et Enda Jeunesse Action, est organisé un webinaire de présentation du rapport d’étude de cartographie des organisations dirigées par les enfants et leur implication dans le processus des décisions publiques.

Vidéos : Mouhamed FICOU

Le webinaire consistait à partager les résultats d’une cartographie des organisations d’enfants dans l’espace de la CEDEAO qui a été initié par le Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT) soutenu par Enda T.M. Jeunesse Action. Les résultats de cette cartographie qui ont été présenté le mercredi 13 mars 2024.

Ces organisations d’enfants ont fort besoin de s’organiser et s’exprimer, non seulement pour avoir accès à des informations, dialoguer, faire du plaidoyer et influencer les décisions, mais surtout pour avoir des plateformes plus fortes pour faire entendre la voix des enfants. C’est dans ce contexte qu’une cartographie descriptive des organisations d’enfants dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Mali et Sénégal) a été réalisée.

Financée par Save the Children et bénéficiant de l’appui technique de Enda Jeunesse Action, du MAEJT et de Protecknôn, cette étude a pour but d’établir une cartographie des organisations dirigées par les enfants et leurs implications dans les processus de décisions publiques. Elle a été réalisée par un groupe de consultants de Proteknôn, avec le soutien de plusieurs groupes d’enfants chercheurs. Au total 750 personnes ont été consultées et 85 structures impliquées dans les 05 pays précités durant cette étude qui a été réalisée entre janvier et juin 2023.

La quasi-inexistence de données fiables en Afrique de l’Ouest sur les organisations d’enfants et leur mode de fonctionnement a motivé une étude dont les initiateurs ont jugé nécessaire d’établir une cartographie sous forme de recherche-action. Il s’agit d’apporter des éclairages sur l’état de la situation, les principales motivations des enfants et des jeunes ainsi que leur manière de fonctionner. L’étude a également permis une cartographie des principales associations d’enfants et de jeunes, et des parties prenantes, une synthèse des analyses et des recommandations.  Elle a été menée dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Mali et Sénégal. Le Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT) en collaboration avec sa structure d’appui, Enda Jeunesse Action, et l’organisation internationale Save the Children, ont été à la base de la présentation du rapport de la cartographie des organisations dirigées par les enfants et leur implication dans le processus de décisions publiques.

«En gros nous pouvons nous rendre compte que les enfants s’organisent pour la défense de leur droit pour les faire connaitre, faire beaucoup de sensibilisation mais aussi faire beaucoup de de fond de plaidoyer pour que finalement les décisions à leur faveurs soit prises par les autorités qui doivent les prendre», indique M Aimé Bada. Le coordonnateur régional de Enda Jeunesse Action a fait savoir qu’il s’agit d’accompagner les enfants à mieux s’organiser pour que les autorités prennent en compte leurs droits. «Même si les enfants s’organisent, la question de la participation, qui est un principe de la convention relative aux droits des enfants, est encore ineffective», dit-il.

En effet, la promotion des droits de l’enfant, notamment le droit à la participation, requiert l’implication de tous pour une plus large sensibilisation des populations. C’est dans ce contexte qu’un webinaire a été tenu pour écouter les enfants sur les forces et les faiblesses de leur implication dans les processus décisionnels, mais aussi d’aborder certains aspects de la thématique.  Pour Delphine Mendy, coordonnatrice du MAEJT au Sénégal, c’est un travail effectué par les enfants sur le terrain. Cela a permis de comprendre les différents problèmes. «À travers cette cartographie, les organisations d’enfants peuvent travailler en synergie pour mieux résoudre la question des droits des enfants. En effet, dit-elle, même si les enfants donnent souvent leurs avis, ils ne sont jamais à la table de décision ».

Au-delà de la perception de l’enfant, les barrières culturelles constituent des obstacles au premier rang de la participation des enfants. Selon certaines croyances, l’enfant est immature. Il est perçu comme un être passif, vulnérable, nécessitant la protection des adultes et ne peut décider. D’où la difficulté à rendre sa participation effective dans nos sociétés.

Ainsi, la coordonnatrice du Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (Maejt) du Sénégal, Melle Delphine Mendy, a fait que le webinaire s’est le mercredi 13 mars 2024 pour présenter le rapport de la cartographie des organisations qui a été dirigé par les enfants.  « Durant ce webinaire nous pouvons retenir tout simplement que les enfants ont fait un bon travail en allant voir les organisations qui sont sur le terrain et qui travaillent sur la protection de l’enfant », a-t- elle souligné. Melle Mendy a aussi évoqué les difficultés que les enfants rencontrent au terrain au niveau de leurs organisations. Les enfants connaissent leurs problèmes mieux que quiconque et ont besoin d’être associés pour mieux agir et interagir avec les acteurs de protection. D’autant que la participation aux processus décisionnels vise surtout à protéger les enfants.

 

 

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