La Commission de la CEDEAO a validé le rapport d’évaluation du Plan d’Action Régional (PAR) pour l’élimination du travail des enfants, en particulier les pires formes en Afrique de l’Ouest, du 21 au 22 octobre 2020.
Conscients des défis posés par le travail des enfants dans la région, les ministres de la CEDEAO en charge du travail et de l’emploi ont adopté en 2012 le Plan d’action régional (PAR) de la CEDEAO pour l’élimination du travail des enfants, en particulier des pires formes (2012-2015). L’objectif du Plan d’action régional était d’éliminer les pires formes de travail des enfants en Afrique de l’Ouest d’ici 2015, tout en travaillant à son éradication complète à long terme.
Suite à l’expiration du plan en 2015, la Commission de la CEDEAO a lancé une évaluation des mesures et actions prises par les États membres dans le cadre de la mise en œuvre du plan.
Le rapport des résultats de l’évaluation a été au centre de la réunion virtuelle de deux jours avec les points focaux des États membres de la CEDEAO sur le travail des enfants, des représentants des organisations de travailleurs et d’employeurs, des OSC, des médias et des partenaires au développement (OIT, UNICEF, CIDPM et OIM).
L’objectif de la réunion était d’examiner le rapport de l’évaluation du plan d’action régional (PAR) de la CEDEAO pour l’élimination du travail des enfants, en particulier des pires formes (2012-2015), en vue de définir les principaux piliers stratégiques et les priorités d’un nouveau plan d’action régional.
Dans son allocution de bienvenue, la commissaire de la CEDEAO chargée des affaires sociales et du genre, le Dr Siga Fatima Jagne, a souligné l’importance de la réunion en précisant que près de 73 millions d’enfants effectuent un travail dangereux qui met directement en danger leur santé, leur sécurité et leur développement moral. En outre, elle a noté qu’environ 48 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans dépendent du travail pour leur survie, rien qu’en Afrique de l’Ouest.
Le commissaire Jagne a déclaré que le travail des enfants est l’une des priorités de protection du Cadre stratégique de la CEDEAO pour 2017 visant à renforcer les systèmes nationaux de protection de l’enfance afin de prévenir et de répondre à la violence, aux abus et à l’exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest. Elle a cité la ratification de la Convention 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et de la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants par tous les États membres de la CEDEAO comme une indication des progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan d’action régional, et a appelé à une action plus urgente des partenaires sociaux et des États membres de la CEDEAO pour lutter contre le travail des enfants.
Dans sa déclaration, le représentant du ministre de l’emploi et des relations de travail du Ghana, M. Peter Antwi, a identifié la pauvreté, les conflits, l’instabilité politique, la faiblesse des systèmes éducatifs et du développement du capital humain, ainsi que l’absence de systèmes efficaces de protection de l’enfance comme étant les principaux obstacles à la lutte contre le travail des enfants.
J’exhorte les États membres à créer des possibilités d’emploi décent, à maintenir la stabilité politique et à mettre en place des systèmes éducatifs de qualité pour le développement du capital humain nécessaire au développement économique », a-t-il ajouté en soulignant la nécessité de maintenir la paix et la stabilité dans la région de la CEDEAO, sans laquelle les enfants et les femmes feront les frais du travail des enfants.
La libre circulation des personnes et les migrations en Afrique de l’Ouest (FMM West Africa), et le projet ACCEL Africa (Accelerating Action for the Elimination of Child labour in the supply chains in Africa), financés respectivement par l’UE et le gouvernement des Pays-Bas ont soutenu l’évaluation et l’accueil de la réunion virtuelle.
Selon les estimations mondiales de l’Organisation internationale du travail pour 2017, 152 millions d’enfants (64 millions de filles et 88 millions de garçons) travaillent dans le monde.
M. David Dorkenoo, responsable du bureau national de l’OIT pour le Nigeria, le Ghana, le Liberia et la Sierra Leone, et du bureau de liaison pour la CEDEAO, a souligné que l’Afrique a connu une augmentation du travail des enfants au cours de la période 2012-2016, contrairement aux autres grandes régions où le travail des enfants a continué à diminuer, malgré le nombre de politiques ciblées mises en œuvre par les gouvernements africains pour lutter contre le travail des enfants.
« Toutefois, certaines des interventions de la Commission de la CEDEAO, telles que l’adoption de la politique et du plan d’action stratégique de la CEDEAO pour l’enfance (2019-2030), et le cadre stratégique de la CEDEAO pour le renforcement des systèmes de protection de l’enfance, approuvé par les États membres en 2017, sont des étapes clés dans la bonne direction pour mettre fin au travail des enfants dans la région », a-t-il ajouté.
Les experts ont adopté le rapport des conclusions de l’évaluation de la mise en œuvre du plan d’action régional avec des amendements, et ont fait des recommandations clés sur les actions concrètes qui peuvent accélérer et intensifier les interventions, avec des ressources supplémentaires aux niveaux national et régional, afin de répondre à la SDG 8.7 pour mettre fin à toutes les formes de travail des enfants d’ici 2025 et au travail forcé, à la traite et à l’esclavage moderne d’ici 2030.

 

Crédit photo: .francetvinfo.fr

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