Par Doudou Sidy Malick NDIAYE

(Voir vidéos plus bas)

Parti du constat qu’en Afrique, les Femmes n’occupaient pas la même place que les Hommes dans la gouvernance de l’espace politique, un consortium de plusieurs organisations de pays africains a été mis en place par l’Institut africain pour la Démocratie et l’assistance électorale (IDEA, en anglais) pour conduire un Programme de participation politique des femmes (Women Political Participation ou WPP, en anglais). Ce programme appuyé par la coopération Suédoise vise sur une période de 3 ans, à accroitre la participation politique et la représentation des femmes dans 8 pays pilotes (Botswana, Côte d’Ivoire, Sénégal, Eswatini, Kenya, République démocratique du Congo, Tanzanie et Zimbabwe), conformément au Protocole de Maputo de 2003, aux divers protocoles et normes sous-régionaux associés, et aux Objectifs pour le Développement Durable (ODD).

Au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en RDC, le programme sera exécuté par le Caucus des Femmes Leaders, en partenariat avec le Laboratoire Genre de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (WPP-CAUCUS PARITE-IFAN).

C’est dans ce cadre que Dakar a abrité les 22 et 23 octobre 2020, un atelier sur le thème «  Dialogue politique et Leadership des femmes : Les Femmes politiques dans l’espace médiatique ».

Il a enregistré la participation massive de femmes leaders de renom dans l’espace politico-social et médiatique du Sénégal : aux côtés du Pr Fatou Sow Sarr*, maîtresse d’œuvre, la rencontre a enregistré la présence remarquée et remarquable de Khady Fall Tall, Présidente Régionale de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO-WAWA) ; Mariam Selly Kane Diop, Journaliste, directrice de la chaine nationale 2 (Rts 2), présidente du Réseau pour le Développement des Femmes du Nord ;  Diouma Dieng Diakhaté, Créatrice de la plus ancienne maison de couture sénégalaise (Shalimar Couture), candidate à la magistrature suprême du Sénégal en 2012, Ambassadrice itinérante au Gouvernement du Sénégal ; Ngoné Ndoye, ancienne ministre des Sénégalais de l’extérieur ; Mame Diarra Fam, Député ;  Evelyne Mandiouba, journaliste émérite, Coordonnatrice des rédactions dans l’un des organes les plus en vue de l’espace médiatique sénégalais (D-Media), pour ne citer que celles-là.

Cette rencontre est la première d’une série de cinq axes identifiés, dont l’objectif global est de contribuer au changement social à travers l’amélioration des textes de lois et des politiques publiques pour une meilleure condition de vie des femmes et de la population. Donc après « Femmes politiques et médias », d’autres axes seront développés à travers des ateliers avec les partis politiques, les jeunes et les femmes des partis politiques, les parlementaires et la construction d’une alliance entre les femmes politiques et les acteurs de la société civile.

Chacune de ces activités aura comme substrat un document de diagnostic et d’analyse de la situation. Les conclusions de toutes les réflexions et concertations permettront d’identifier les actions à mener en 2021 et 2022.

Le Pr Fatou Sow Sarr a tenu à rappeler que ce n’est pas un programme misandre. Ce qui est recherché, c’est plutôt un retour à l’équité. La presse par exemple, doit changer de paradigme : la femme ne doit plus seulement être invitée sur les plateaux, voire interrogée, sur uniquement des sujets qui ont trait directement à la femme : cuisine, mode, etc. Un discours qui semble connaître un début d’écho favorable avec la présence remarquée et le soutien exprimé sans nuance par des hommes responsables de presse, présents à l’atelier : El Hadj Ibrahima NDIAYE, qui a lu la « Déclaration de Dakar » , PDG de ORIGINES S.A. (2STV – RACINES TV – Pyramide Culturelle Sénégalaise – Origines FM), Membre de l’Association des télévisions privées d’Afrique (APPTA) et par ailleurs PCA de la Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS – SA); Baye Oumar Gueye, DG de la première radio privée du Sénégal ; et Ibrahima Lissa FAYE, Dg de PESSAFRIK et Président de l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en ligne (APPEL). C’était naturellement devant le Directeur de l‘IFAN, Professeur Abdoulaye Baila NDIAYE, qui a procédé au lancement officiel de la campagne « Dialogue politique pour le leadership des femmes ».

Une campagne en droite ligne avec l’appel lancé au mois de mars 2019 par 15 personnalités féminines, en faveur d’une participation plus significative des femmes à l’exercice du pouvoir. Elles étaient Cinq cheffes d’Etats et de gouvernement, la Présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, une vice-présidente, la cheffe de la diplomatie européenne, deux ministres, une générale d’armée, une artiste et ambassadrice de bonne volonté, une responsable nationale de musées, une ancienne présidente, à porter la voix des femmes du monde, au troisième jour de la 63e session de la Commission de la condition de la femme (CSW63) qui se tenait au siège de l’ONU, à New York (Etats Unis).

Elles avaient également constaté qu’au niveau local comme communautaire, jusqu’aux plus hauts niveaux de la gouvernance politique, les femmes sont souvent sous-représentées aux postes de direction, privées de voix dans la prise de décision, mobilisées en tant qu’électeurs mais paradoxalement ignorées en tant qu’électorat (22 % des postes parlementaires nationaux dans le monde, newtactics.org, 2019), souvent en raison des barrières socioculturelles, de l’absence de formation et de ressources pour l’organisation politique des femmes, des niveaux de vie et des difficultés économiques précaires.

La campagne est donc lancée, et les femmes africaines ont décidé de jouer leur partition pour que la donne change. Rendez-vous dans trois ans pour faire le point au niveau africain. .

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