Le formateur ayant pris sa retraite en 2017, a acquis une bonne expérience du système statistique national. « Là où vous avez mis 34 ans certainement il y a beaucoup de choses que vous avez emmagasinées. C’est ce que j’ai essayé de ressortir à travers cet atelier portant sur la problématique qui est posée par rapport à la désagrégation des données. C’est une préoccupation même au sein du système statistique national », a indiqué Momar B. Sylla.

Trois niveaux de la désagrégation pour couvrir le pays

Parlant de désagrégation, M. Sylla a  essayé de montrer trois (3) niveaux suivant lesquels les statistiques doivent s’appuyer pour couvrir l’ensemble du pays. D’abord, il y a ce qu’il appelle la couverture spatiale parce que beaucoup d’indicateurs sont produits au niveau national alors qu’on en a besoin au niveau local pour définir des politiques et des programmes surtout au sein des collectivités locales. « Ça c’est un premier aspect sur la désagrégation des données », dit-il.

Il y a aussi la désagrégation au niveau sectoriel; c’est-à-dire pour chaque thème, il faut qu’on ait une couverture. « On ne peut pas manquer de donnés sur l’ensemble des secteurs qui concernent l’activité humaine et la gouvernance », a souligné le formateur. Concernant l’éducation, il troue qu’on doit bien avoir des donnés là- dessus, de même sur la santé, l’agriculture, l’emploi, etc. « On ne peut pas mener de politique sans couvrir ces secteurs- là; parce que toutes les décisions que les dirigeants ou les pouvoirs publics vont prendre auront des incidences dans ces secteurs-là », préconise-t-il. Selon lui, pour pouvoir l’évaluer, il faut qu’on n’ait des données; ça c’est le second aspect de la désagrégation.

Le troisième niveau qu’il a voulu partager avec les gens c’est qu’au sein de la population, le système statistique national n’a pas encore des outils pour pouvoir faire ressortir les populations ayant une certaine représentativité. Le formateur considère que les niveaux de ces populations avec les outils actuels ne permettent pas à avoir des informations. Pour désagréger au niveau de ces populations, il y a des techniques que M. Sylla n’a pas pu partager avec les participants dans le détail. Il l’a parcouru en faisant une synthèse accessible à la séance. Il estime que le message est passé parce que les discutions et les questions sur lesquelles les participants l’ont interpellé le lui montrent.

Plaidoyer pour l’adoption de la charte des données

Par rapport à l’objectif qui est de bâtir un plaidoyer pour l’adoption de la charte, il croit que ce sont des éléments qu’il faut prendre en compte. «Pour la désagrégation il y a des défis à relever; des défis actuels qu’il faut relever et sur lesquels je suis revenu; pour ce qui concerne les populations rares il y a des méthodologies un peu pointues qu’il faut partager avec le personnel statisticien au niveau de la formation continue comme au niveau de la formation initiale », a précisé M. Sylla. C’est pourquoi il propose d’intégrer un module au  niveau de la formation des acteurs de la société civile pour qu’ils soient à même de pouvoir faire ce travail.

Ensuite, il a évoqué des questions de moyen du fait que les données coûtent de l’argent. A son avis, il faut que l’Etat s’engage à prendre en compte la production de ces données. M. Sylla croit que c’est principalement sur ces deux aspects qu’il y a des défis à relever. Si le gouvernement en est conscient et adopte la charte sur l’agrégation et la désagrégation des données, il estime que ça va être un pas en avant. «Là où je suis optimiste c’est que la problématique rencontre les mêmes difficultés qu’on au sein du système statistique national. Trouver des points d’accrochage pour aller ensemble, il croit que ça ne doit pas poser de problème», dit-il.

Les personnes handicapées ont des compétences à partager

«La réponse que je dois partager avec eux, je l’ai dit au président de l’Association nationale des personnes handicapées, comme l’aspect genre est ressorti pour prendre en considération l’ensemble des deux sexes et les rapports qu’ils doivent y’avoir, je crois aussi il faut faire cette même distinction parce que ce sont des êtres humains comme tout le monde », explique M. Sylla. Pour lui, il faut que les personnes handicapées comptent parce qu’ils ont des compétences à partager avec tout le monde. Au cas contraire, il trouve normal de les amener à avoir ces compétences comme tout le monde.

Le formateur statisticien pense que là où on pose des questions sur l’aspect genre (ou sexe) et autre, il faut aussi qu’on pose l’aspect handicap afin de l’intègre bien dans nos enquêtes. Aussi, dans l’identification des genres  pour l’ensemble des secteurs au niveau de l’éducation, quand un enfant doit s’inscrire, on doit savoir si c’est un enfant handicapé ou non parce qu’il y a des dispositions à prendre pour l’accompagner afin qu’il puisse réussir ses études. « C’est valable dans les autres secteurs. Voilà pourquoi je dis qu’il faut vraiment qu’ils fassent le plaidoyer visant une reconnaissance de ces personnes. A cet effet, j’ai réaffirmé au président ma disponibilité à les accompagner parce que je suis un militant de la statistique », a-t-il rassuré. M. Sylla dit être prêt à leur apporter son appui.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre nom ici
S'il vous plaît entrez votre commentaire!