«Ces différentes initiatives qui sont tous portées vers les questions de prospectives, notamment en Afrique, à différentes échelles, créent un backround très long sur la prospective», a indiqué Dr Cheikh Guèye, Directeur Exécutif du Rapport alternatif sur l’Afrique (Rasa). Il s’agit pour lui d’avoir des capacités à côté des décideurs et des acteurs économiques, de permettre d’avoir de nouveaux regards sur le long terme avec des outils que la prospective peut permettre d’avoir ; et par là, de renforcer notre souveraineté intellectuelle et notre capacité à définir des stratégies pour un avenir radieux pour l’Afrique.

Ce webinaire organisé, ce jeudi, sous l’initiative du Rasa en partenariat avec Enda et l’Institut des futurs Africains (Ifa) sur le thème «Discours et pratiques de la prospective en Afrique», vise à transformer la situation actuelle afin qu’on puisse arriver à un futur désiré. Dr Guèye trouve que l’action doit faire en sorte que le désirable et le possible deviennent réalité.

C’est dans ce cadre que Dr Alioune Sall, Directeur de l’Institut des futurs Africains (Ifa), Gouro de la prospective en Afrique (il le pratique depuis des dizaines d’années), dont le bureau est basé en Afrique du Sud, réaffirme que pour ne pas être prisonnier des images du futur que d’autres élaborent, dans le cadre de la recherche et du développement économique et social, il est important que les africains élaborent leur propre regard sur le futur. «Les Africains doivent avoir leur propre regard sur le futur. Mais cela ne peut pas se faire de manière hasardeuse», a-t-il relevé.

Pour ce faire, souligne Dr Sall, il faut qu’il y ait des démarches rigoureuses qui permettent d’explorer le futur sans complaisance, sans cruauté inutile, mais sans autoflagellation non plus. Et, il faut des méthodes qui vont permettre d’explorer le futur de manière rigoureuse et systématique. A son avis, il doit y avoir place pour une réflexion menée par des chercheurs. Cette séance d’échanges tenue à l’Institut de prospective agricole et rurale (Ipar), a fait jaillir une collaboration nécessaire entre «théoriciens et praticiens» de la transformation sociale. Cela, pour  permettre la transformation des économies et des sociétés africaines dans le sens souhaitable.

Mettant l’accent sur le thème du jour qui parle du futur, Dr Sall a souligné que le futur détermine le plus souvent ce que l’on fait aujourd’hui et nous permet d’agir toujours selon la base d’une représentation que l’on se fait de l’avenir lorsqu’on se lance dans des investissements très lourds qui peuvent se réaliser ou rentabiliser que dans le futur. Il dira que le futur s’invite dans le quotidien en fonction des représentations que nous faisons de l’avenir. «Il se trouve que le futur est un terrain très contesté. Il y a un certain nombre d’acteurs qui se positionnent et qui vont se donner les moyens de faire croire que le futur va aller dans telle ou telle direction. D’où des prophéties qui apparaissent et qui vont changer le rapport», a-t-il ajouté.

Quant à Dr Laure Tall, Directrice de recherche à l’Ipar, la prospective peut permettre à l’Afrique de se projeter dans le futur et optimiser ces ressources. Dans ce cadre, elle a donné l’exemple des recherches menées par sa structure pour mettre fin aux problèmes d’eau dans la zone des Niayes. « Quand on parle aux décideurs, aux agriculteurs ou aux consommateurs, il faut leur montrer comment arriver dans un futur meilleur. Et la prospective peut aider en cela », a-t-elle soutenu.

Dans ce contexte post-Covid-19, soutient le président du Conseil national de coopération et de concertation des ruraux (Cncr), il est important de donner aux Africains la capacité de penser l’avenir de l’Afrique par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Pour cela, préconise Nadjirou Sall, iI faut des outils de la prospective pour construire un avenir radieux du continent africain.

 

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